Une délégation d'hommes d'affaires russes prévoit de se rendre au Maroc à la fin du mois d'août afin de s'entretenir avec les autorités et les opérateurs locaux en vue d'accroître la présence du blé russe sur le marché national. L'annonce a été faite lors d'un forum consacré aux relations économiques entre la Russie et les pays africains, en présence de représentants d'organismes publics et de groupements agricoles. Le Maroc, débouché agricole convoité «Nous sommes disposés à augmenter nos livraisons de céréales vers le Maroc, mais une telle démarche exige un échange direct avec les entreprises du secteur et les instances concernées. Nous envisageons donc une visite sur place avant la fin du mois d'août», a déclaré le chef de la délégation. Rabat figure depuis plusieurs années parmi les principaux acheteurs de blé sur le continent, en raison de récoltes fragilisées par l'aridité croissante et de la dépendance persistante aux marchés extérieurs. La Russie, premier exportateur mondial de céréales, y voit un terrain propice à l'expansion de ses ventes, d'autant plus que les acheminements vers l'Afrique gagnent en régularité via la mer Noire et la Méditerranée. Les discussions envisagées porteraient notamment sur la fourniture de blé tendre, largement utilisé dans l'industrie de la farine et du pain, produit de base du régime alimentaire marocain. Une porte d'entrée vers l'Afrique du Nord Parallèlement, la région d'Astrakhan — située sur les rives de la mer Caspienne — entend mettre à disposition ses installations portuaires pour faciliter le transit des cargaisons à destination du Maroc et d'autres pays d'Afrique du Nord. Plusieurs responsables locaux ont exprimé leur souhait de voir émerger un corridor méridional entre les ports russes et les terminaux de Tanger, de Nador ou de Casablanca. Selon des sources proches du dossier, la délégation russe pourrait proposer la mise en place de contrats pluriannuels, assortis de conditions tarifaires préférentielles, notamment pour les variétés de blé tendre les plus prisées par le marché marocain. Face aux incertitudes climatiques et aux tensions géopolitiques pesant sur les circuits d'approvisionnement, Rabat explore de nouveaux partenariats dans le secteur céréalier, sans renier ses liens commerciaux historiques avec l'Europe ou l'Amérique du Nord. La venue prochaine des représentants russes s'inscrirait dans ce jeu d'équilibres mouvants où l'intérêt prime sur l'allégeance.