Une nouvelle infrastructure halieutique de grande envergure verra le jour dans la commune de Beni Ensar, relevant de la province de Nador, où les travaux de construction du marché de gros au poisson ont été officiellement lancés mercredi par Zakia Driouich, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, chargée de la pêche maritime. La cérémonie a réuni les autorités locales, des représentants du secteur halieutique et diverses personnalités civiles et institutionnelles. Le projet, qui mobilise une enveloppe de 45 millions de dirhams (MDH), s'inscrit dans un vaste effort public destiné à structurer l'écoulement des produits de la mer dans des conditions répondant aux exigences d'hygiène, de salubrité et de traçabilité. Implanté sur une superficie de 20 872 m2, le futur marché comprendra notamment un espace de vente à température contrôlée, une chambre froide, un laboratoire vétérinaire, un pont bascule, une guérite de contrôle, des locaux techniques, sociaux et administratifs, ainsi qu'un terrain affecté à la mise en place d'une fabrique de glace. La durée des travaux est estimée à 15 mois. Porté par une entente entre le secrétariat d'Etat chargé de la pêche maritime, le conseil communal de Beni Ensar, l'Agence d'aménagement du site de la lagune de Marchica et l'Office national des pêches (ONP), ce chantier entend doter la région d'un équipement conforme aux standards nationaux et apte à soutenir les circuits d'approvisionnement locaux. Dans une déclaration à la presse, Zakia Driouich a souligné «l'importance d'un projet qui garantira aux citoyens un accès facilité à un poisson de qualité, tout en renforçant les maillons essentiels de la filière». Elle a précisé que «ce marché, douzième du genre à l'échelle nationale, générera quelque 450 emplois directs et s'ajoutera à un réseau dont dix marchés sont déjà en activité, tandis que celui de Fès sera inauguré prochainement». La circonscription maritime de Nador dispose d'un potentiel halieutique conséquent. En 2024, elle a enregistré une production globale de 6 236 tonnes, y compris l'aquaculture marine, pour une valeur de 313,3 MDH. Elle concentre également près de 47 % du volume national issu de l'aquaculture marine, soit 1 692 tonnes représentant un chiffre d'affaires de 138,4 MDH. Le tissu industriel local s'articule autour de 26 unités de valorisation, dont huit spécialisées dans le décorticage de crevettes, activité dans laquelle la province assure la moitié de la production nationale. Ce secteur a permis la création de 9 327 emplois directs. En matière d'exportations, les produits de la mer transformés à terre dans la région de l'Oriental ont atteint, en 2024, un volume de 6 100 tonnes pour une valeur de 376 MDH. Entre 2010 et 2024, la circonscription de Nador a bénéficié d'un investissement cumulé avoisinant les 499 MDH, ayant permis la réalisation de multiples projets : aménagements portuaires, équipements de valorisation (contenants normés, dispositifs de surveillance), programmes d'aquaculture (algoculture, conchyliculture, appui à l'initiative entrepreneuriale) et actions en faveur des unités de pêche artisanale et côtière.