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Le Maroc face aux inégalités de ses accords de libre-échange, selon l'association Friedrich-Naumann-Stiftung : gains concentrés, zones rurales exclues
Publié dans Barlamane le 19 - 08 - 2025

Au Maroc, les accords de libre-échange (ALE) ont transformé l'économie, mais leurs bénéfices demeurent concentrés. Selon l'association Friedrich-Naumann-Stiftung für die Freiheit, «la position du Maroc a été décisive en tant que pierre d'angle reliant l'Europe à l'Afrique». Depuis les années 1990, le Royaume a signé plus de cinquante-quatre ALE couvrant l'Europe, l'Afrique et les Amériques. «Ce qui débuta comme une ouverture prudente s'est transformé en une adoption stratégique des accords de libre-échange».
L'accord d'association avec l'Union européenne (UE) en 2000 a marqué un tournant. La part du commerce dans le produit intérieur brut (PIB) est passée de 59 % en 2000 à 79 % en 2019, selon l'Office des Changes. L'usine Renault-Nissan de Tanger, opérationnelle depuis 2012, produit désormais 400 000 véhicules par an, faisant passer les exportations automobiles de 3,24 milliards de dirhams à 153,36 milliards de dirhams.
Dans l'agroalimentaire, les résultats sont également significatifs. Les grands groupes d'agrumes et de fruits rouges de Souss-Massa, Larache et Kénitra ont profité de l'accès au marché européen pour investir dans l'irrigation localisée et des infrastructures logistiques avancées. Ces investissements ont permis d'obtenir des prix plus élevés sur le marché. Les exportations de fruits rouges ont atteint près de 1,62 milliard de dirhams, tandis que celles des agrumes ont dépassé 3,24 milliards de dirhams, reflétant l'essor des zones irrigables côtières.
Petits exploitants et exclusions rurales
Malgré ces succès, les petites exploitations agricoles restent marginalisées. Les petits producteurs représentent 80 % de la main-d'œuvre agricole. «Le développement ne peut être décrété ; il se construit par des politiques ambitieuses, des investissements dans le capital humain et une gouvernance économique rigoureuse», rappelait Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de l'Ibrahim Governance Weekend 2025. Trois quarts des exploitations font moins de cinq hectares et seulement 12 % disposent de transports frigorifiques, entraînant jusqu'à 30 % de pertes post-récolte.
Les zones côtières concentrent l'essentiel des exportations agricoles et industrielles, tandis que les régions enclavées comme Béni Mellal-Khénifra ou Azilal demeurent exclues par manque d'infrastructures. Bouya et Lechheb (2024) soulignent que «le succès commercial dépend davantage des corridors logistiques et des financements à l'export que de la situation géographique».
Secteur textile et vulnérabilité structurelle
Le secteur textile illustre les risques d'une exposition non préparée à la concurrence internationale. L'accord signé avec la Turquie en 2006 avait d'abord favorisé l'accès au marché turc. Cependant, la productivité locale insuffisante a conduit à un recul de l'emploi textile, passant de 2,16 milliards de dirhams en 2010 à 1,51 milliard de dirhams en 2023 (Ait Ali, 2023). «Les accords de libre-échange, sans renforcement des capacités locales, exposent les entreprises à une concurrence extérieure sévère».
Perspectives et priorités d'inclusion
Le Maroc se positionne également sur l'Afrique avec l'Accord de libre-échange continental africain (AfCFTA), visant à réduire la dépendance au marché européen. Les plans Generation Green (2020-2030) et «Al Moutmir» encouragent l'accès aux technologies pour les jeunes agriculteurs. Malgré plus de cinquante ALE, seulement 37 % des entreprises éligibles les utilisent effectivement (OCDE, 2022), freinées par la complexité administrative et logistique.
La mise à niveau des infrastructures intérieures, notamment les chaînes du froid et les routes d'accès, demeure essentiel pour réduire les pertes post-récolte et intégrer les producteurs aux circuits d'exportation. Sous l'AfCFTA, le Maroc pourrait co-investir avec ses partenaires africains pour améliorer la connectivité et faciliter le commerce intra-africain.
Lalla Fadma voit désormais ses enfants fréquenter l'école financée par ses revenus agricoles. «Nous cultivons les fruits de l'Europe, mais parfois il n'y a rien pour notre thé». Son parcours illustre la nécessité d'un commerce véritablement inclusif, reliant côte et arrière-pays, ferme et usine, politique et société, avec la volonté et les investissements adaptés.


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