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« Chasse à l'homme noir » en Algérie : la presse mondiale s'indigne
Publié dans Barlamane le 08 - 12 - 2016

La rafle menée à Alger sur des milliers de ressortissants africains subsahariens, les conditions de leur détention et la manière dont s'est faite leur reconduite à la frontière, soulèvent l'indignation des médias à travers le monde. En effet des médias camerounais, gabonais, sénégalais, maliens, guinéens, marocains, français, belges, Italiens, espagnols et anglais ont unanimement condamné un coup de filet arbitraire et violent.
Alors que les délégations des hommes d'affaires africains arrivaient à Alger pour prendre part au Forum des investissements, les gendarmes menaient dans les rues d'Alger une chasse des migrants africains pour les expulser dans leur pays d'origine. Même si les gouvernements africains ont gardé le silence, l'opération a jeté le trouble et fait réagir les médias internationaux.
Le site de la BBC Afrique a qualifié de « brutale » l'expulsion des sans-papiers africains subsahariens, qui aurait causé de nombreux blessés dont des femmes et des enfants. « Il y aurait des blessées parmi les migrants » pouvait-on lire notamment, citant la Ligue des droits de l'homme algérienne.
Avec photos à l'appui, le journal en ligne guinéen Africaguinée.com, n'hésite pas à qualifier l'opération menée par le gouvernement algérien « d'enfer » et de « véritable chasse à l'homme ». L'article rapporte les témoignages de nombreux guinéens ayant subi « les affres des services de sécurité algériens ». Un couple de Guinéens raconte la violence des gendarmes algériens qu'il aurait subis avec leur nourrisson. « Ici ce n'est plus la vie, les violences sur nous se passent sans aucune réaction de qui que ça soit. À 2 heures du matin, la gendarmerie a fait irruption dans notre quartier à Draria. Les Hommes sont entrés dans nos maisons, ils ont tout saccagé avant de conduire les occupants dans la ville de Zeralda ». Avant d'enchaîner : « J'ai vu par la fenêtre un compatriote, sa femme du Sénégal et leur fille de 9 mois Aicha, d'ailleurs malade, être embarqués après avoir été malmenés par la gendarmerie. »
Les médias européens dénoncent un acte raciste et violent !
France 24 va encore plus loin en parlant de « chasse à l'homme noir », un titre à connotation raciste. Même les ressortissants en situation régulière auraient été raflés selon le même média. Les conditions de détention ont été sévèrement critiquées. « Sur les réseaux sociaux, des photos et des vidéos montrent une centaine de personnes dormant les unes à côté des autres, à même le sol, dans ce camp improvisé », écrivait le journal. Un Ivoirien témoigne des conditions de l'expulsion et des échauffourées qui s'en suivirent. « De vendredi soir [le 2 décembre], les gendarmes nous ont demandé de monter dans des bus pour Tamanrasset. Personne ne voulait y aller. Ça a dégénéré, la police a lancé du gaz lacrymogène. »
Le groupe Franceinfo dénonce également dans sa rubrique Geopolitis pointe « la chasse à l'homme noir ». Dans un long reportage, il relate les conditions de vie inhumaines des ressortissants subsahariens. « Dès que tu ouvres la porte, on t'embarque. On m'a pris avec tous mes bagages, tout m'a été volé : l'ordinateur, les choses de la maison, le réfrigérateur, l'argent, ils ont tout pris » racontait un migrant par téléphone à partir d'un camp à Tamanrasset.
Le journal Le Monde, relate de son côté les témoignages d'un migrant camerounais raflé à Alger, qui parlait de violences lors de leurs arrestations. «Nous avons refusé de monter. Les gendarmes nous ont alors tabassés. Ils ont même frappé les enfants. Il y a eu des blessés. Un Guinéen était dans un état grave. Ils l'ont enveloppé dans une couverture, on ne sait pas ce qu'il est devenu», racontait-il par téléphone.
Pour Jeune Afrique, pourtant habituellement clément avec le régime, ce sont les méthodes expéditives de l'Algérie qui inquiètent, il parle carrément « d'une traque du gibier Africain » comme lors d'un Safari. « L'Algérie semble passée maître dans une traque dont le gibier – lui aussi d'Afrique subsaharienne – est humain ». Le propos est grave à la mesure des méthodes employés contre ce lumpen proletariat venu chercher un quignon de pain sous nos cieux.
Un coup toléré, un coup indésirable : les bras longs de l'Europe ?
Radio france internationale (RFI) dénonce l'ambiguïté entourant les conditions de travail des ressortissants subsahariens et parle de « migrants tolérés dans les chantiers de la capitale et d'ailleurs en Algérie ». Depuis 2012, plusieurs patrons embaucheraient des migrants subsahariens même en situation irrégulière, car « il n'y aurait plus d'Algériens capables de faire certains travaux de maçonnerie ».
Cette radio, voix de la France en Afrique, revient aussi sur les conditions de vie difficiles des émigrants, et des nombreuses naissances et scolarisations d'enfants en Algérie. « Les migrants subsahariens vivent dans des garages ou petites pièces louées par des Algériens à des prix supérieurs à ceux du marché. Plusieurs enfants libériens, nigérians et camerounais, nés en Algérie, sont scolarisés depuis l'année dernière dans des écoles publiques ».
Radio Vatican, tout en dénonçant des faits abominables, s'interroge sur le rôle de l'Europe qui finance les pays nord-africains pour « faire barrière aux nombreux Africains de l'Ouest qui fuient la dictature, la famine, Boko-Haram et l'extrême pauvreté, et qui voudraient rejoindre l'Europe ». Un point qui pourrait expliquer les rafles que mènent les autorités algériennes de manière sporadique, dans les rangs de ses candidats malheureux à l'immigration pour le vieux continent. Car, n'en déplaise à une certaine propagande, qui voudrait que l'Algérie soit un eldorado pour les migrants subsahariens, notre pays n'est souvent qu'une dernière étape pour le nirvana européen.
… Et les gros bras islamistes
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement algérien entreprend des expulsions massives. En fin 2014, pas moins de 3000 ressortissants africains, essentiellement Nigériens, ont été arrêtés par les services de sécurité, puis expulsés dans des conditions déplorables, après que des affrontements eurent lieu entre populations locales et migrants. En août dernier, c'était au tour des ressortissants maliens de goûter aux affres des autorités policières algériennes, lorsque 400 d'entre eux se sont vu reconduits impitoyablement aux frontières.
Ksentini ou le propos puant le racisme
Pour justifier les tragiques événements de ce début de semaine, Farouk Ksentini, président de l'improbable Commission nationale consultative des droits de l'Homme en Algérie, reprenait un argument des milieux islamistes, qui estimaient que les Algériens étaient « exposés au risque de la propagation du Sida ainsi que d'autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants ». Une déclaration irresponsable, susceptible d'attiser la haine intercommunautaire, et mettre le feu aux poudres. C'est le comble d'un avocat censé défendre les droits de l'homme.
À l'origine, ces rafles viennent satisfaire des revendications avancées par des milieux islamistes qui brandissent l'argument sanitaire pour « nettoyer leurs quartiers », osent-ils soutenir, des sources de la «fitna» et de la débauche que représentent les migrants.
L'Algérie qui s'était tournée vers l'Afrique, trois journées durant, lors du dernier Forum africain d'investissement, est la même qui tourne, d'une manière honteuse, le dos aux enfants de Nelson Mandela et de Patrice Lumumba.


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