Au lendemain d'un vote au Parlement chinois sur projet de loi portant sur la sécurité à Hong Kong, plusieurs capitales mondiales se sont révoltées contre cette décision qui nuirait selon elles, aux engagements de Pékin vis à vis de l'île retrocédée en 1997. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ces quatre pays se sont dressés contre la Chine, estimant que le texte de loi qui prévoit de punir les activités séparatistes et « terroristes », la subversion, ou encore l'ingérence étrangère dans le territoire autonome chinois, est en réalité une tentative de faire taire l'opposition. En outre, ils estiment que c'est une façon déguisée de priver les hongkongais de liberté, notamment de manifester. Pour rappel, cette loi intervient après les manifestations ayant secoué l'île depuis plusieurs semaines contre un projet de loi visant à extrader les hongkongais en Chine continentale. Vendredi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont obtenu l'organisation d'une discussion informelle au Conseil de sécurité de l'ONU, à huis clos et par visioconférence, au sujet de la situation à Hong Kong où prévalait jusqu'ici le principe, « un pays, deux systèmes » depuis que l'ex-colonie britannique a été rétrocedée à la Chine en 1997. L'île bénéficiait jusqu'à récemment d'une large autonomie, de liberté d'expression et d'une justice indépendante, et d'avantages pas comme en Chine continentale, ce qui lui a permis de se hisser à la 4ème place financière mondiale. Ils estiment qu'il s'agit d'une manière déguisée de museler l'opposition hongkongaise et de rogner les libertés. Ce que dément fermement la Chine. Dans un communiqué commun avec le Canada et l'Australie, les deux pays ont accusé jeudi Pékin d'enfreindre ses obligations vis-à-vis de Hong Kong et de ses 7,5 millions d'habitants. Ils ont exprimé leur « profonde inquiétude » quant à cette loi qui « limiterait les libertés de la population » et « éroderait (…) de manière dramatique l'autonomie et le système qui l'ont rendu si prospère ». Vendredi, Pékin a affirmé avoir protesté officiellement auprès des quatre capitales concernée. « Nous exhortons ces pays (…) à cesser de s'ingérer dans les affaires de Hong Kong et les affaires intérieures chinoises », a déclaré Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. En Europe c'est un autre discours qui est tenu, c'est vers l'apaisement et la voie de la discussion qui est privilégiée par Berlin et Bruxelles. Les sanctions « ne sont pas la façon de résoudre nos problèmes avec la Chine », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell en visioconférence. Il s'est pourtant dit gravement inquiet de la volonté de Pékin d'imposer cette loi. De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré que « l'expérience a montré qu'il était avant tout important de dialoguer avec la Chine », avant la visioconférence des 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE.