Alors que les relations entre la France et l'Algérie s'enlisent dans un conflit diplomatique inédit, la presse française révèle que Paris envisage de geler les avoirs en France d'une vingtaine de dignitaires algériens. Selon le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, les deux des fils du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, figurent sur cette liste, exposant une fois de plus le cynisme et les contradictions du pouvoir algérien. Depuis l'ère post-Hirak, le "nouveau" régime algérien, incarné par le tandem Abdelmajid Tebboune – Saïd Chengriha, prétend incarner un nouveau souffle politique. En réalité, il s'agit d'une continuité assumée de l'ancien système de pouvoir, celui qui a longtemps prospéré sur la corruption, le clientélisme et les pratiques opaques. Cette prétendue " nouvelle" gouvernance ne fait que perpétuer les mêmes dynamiques d'enrichissement personnel au sommet, aux dépens de la population. Les récentes révélations de Mohamed Sifaoui, journaliste d'investigation reconnu pour ses enquêtes sur le régime algérien, jette une lumière crue sur cette réalité. Selon lui, les deux fils du président Tebboune, Mohamed et Khaled, possèdent en France d'importants avoirs financiers et immobiliers. Ces biens, acquis dans l'opacité la plus totale, pourraient être prochainement gelés par les autorités françaises dans le cadre d'une procédure visant à sanctionner une vingtaine de dignitaires algériens. Khaled Tebboune, en particulier, est lié à une affaire retentissante : le scandale "El Bouchi", un trafic de cocaïne qui avait secoué la scène politique algérienne. Malgré les accusations, il a pu échapper à toute sanction après l'arrivée de son père au pouvoir, illustrant l'impunité dont jouit la famille présidentielle. Mohamed Tebboune, quant à lui, occupe un rôle d'influence au sein du cercle rapproché du président tout en développant des liens d'affaires avec des entrepreneurs turcs, renforçant ainsi un réseau opaque d'intérêts mêlant pouvoir politique et affaires privées. Ce double jeu est particulièrement cynique. Tandis que le régime condamne avec virulence la France et entretient un discours nationaliste agressif, ses membres les plus proches profitent des avantages offerts par le territoire français pour y loger leurs fortunes, investir et préserver leur train de vie luxueux. Cette posture révèle une hypocrisie flagrante et met en cause la sincérité des engagements affichés par Tebboune et ses alliés contre la corruption. Les investigations de Sifaoui ne s'arrêtent pas là : il affirme détenir une liste plus large de hauts responsables algériens possédant des biens en France, qui pourraient à terme faire l'objet de sanctions similaires. Cette démarche s'inscrit dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre Alger et Paris, marqué par une succession de mesures hostiles, d'expulsions de diplomates et de restrictions dans les relations bilatérales. Mais au-delà des tensions politiques, ce dossier illustre un problème structurel majeur : un système algérien verrouillé par une caste dirigeante qui détourne les richesses publiques pour s'enrichir, tout en muselant la société civile et en étouffant toute tentative de réforme. Le pouvoir algérien continue à fonctionner comme un cercle fermé où les intérêts privés priment sur l'intérêt général, où les alliances opaques avec des acteurs étrangers renforcent cette logique de prédation. Le gel des avoirs des fils Tebboune, s'il devait se concrétiser, serait une première étape symbolique pour dénoncer et sanctionner ces pratiques. Il mettrait en lumière le fait que les élites algériennes ne sont plus à l'abri des investigations internationales, même si le régime tente de masquer ces dérives derrière un discours populiste et anti-français. C'est un signal envoyé à tous ceux qui, au pouvoir, exploitent leurs positions pour amasser des fortunes à l'étranger, alors que la majorité des Algériens vit dans des conditions précaires.