Le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l'Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, a indiqué que son département poursuit ses efforts pour maîtriser les dépenses publiques, dans un contexte marqué par l'augmentation et la diversification des besoins des Forces armées royales au regard des ressources financières disponibles. En présentant le projet de budget sectoriel de l'Administration de la défense nationale pour 2026 devant la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques, de la migration et des Marocains résidant à l'étranger à la Chambre des représentants, Loudiyi a souligné que le budget global de l'administration a enregistré une hausse de 3,3 milliards de dirhams, soit une progression de 4,8 %, pour atteindre 73 milliards de dirhams, contre 69,7 milliards de dirhams en 2025. Malgré cette augmentation, il a précisé que la part du budget de la défense nationale dans le produit intérieur brut pour l'année 2026 ne dépassera pas 4 %, contre 4,5 % en 2025. Le nouveau cadre budgétaire se répartit en trois postes principaux. Une enveloppe de 47,4 milliards de dirhams, soit 65 %, est destinée aux rémunérations du personnel. Un montant de 7,9 milliards de dirhams, soit 11 %, est consacré aux équipements et aux diverses dépenses. Les investissements représentent 17,7 milliards de dirhams, soit 24 %, comprenant l'acquisition et la maintenance des équipements des Forces armées royales ainsi que le soutien au développement de l'industrie de défense. Pour le budget de fonctionnement, Loudiyi a expliqué que l'enveloppe allouée au personnel atteindra 47,4 milliards de dirhams, en hausse de 2 milliards de dirhams par rapport à l'exercice précédent. Cette augmentation couvre la revalorisation salariale à hauteur de 1,1 milliard de dirhams, les promotions des militaires et des fonctionnaires civils pour 400 millions de dirhams, ainsi que les salaires et indemnités des 5.500 nouveaux postes budgétaires pour un montant de 332 millions de dirhams. Elle inclut également 102 millions de dirhams consacrés à la contribution de l'État aux régimes de prévoyance sociale et de retraite. Concernant le budget dédié aux équipements et aux différentes dépenses, il atteindra 7,9 milliards de dirhams, soit une hausse de 300 millions de dirhams. Il comprend les frais de location des logements administratifs et des locaux relevant de la Gendarmerie royale pour un montant de 1,3 milliard de dirhams, les aides sociales de la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales pour 1,2 milliard de dirhams et le règlement des factures d'eau, d'électricité et de télécommunications pour 534 millions de dirhams. L'administration poursuivra par ailleurs la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables au sein des unités militaires. Une enveloppe de 349 millions de dirhams est également prévue pour les hôpitaux militaires et pour la Mutuelle générale des Forces armées royales. S'y ajoutent 60 millions de dirhams destinés aux dépenses du service militaire de la 40e promotion, qui compte 20.000 conscrits. Le coût global du service militaire atteint ainsi environ 863 millions de dirhams. S'agissant du budget d'investissement, les crédits de paiement s'élèvent à 6,2 milliards de dirhams, enregistrant une augmentation de 428 millions de dirhams, soit 7,4 %. Les crédits d'engagement atteignent 6,8 milliards de dirhams, en hausse de 2,7 milliards de dirhams. Ces fonds concernent la poursuite des travaux de la Collège royal des hautes études militaires, l'extension de l'hôpital militaire d'instruction Mohammed V à Rabat, l'acquisition d'équipements, d'armes et de munitions, l'entretien du matériel militaire ainsi que le renforcement des infrastructures militaires destinées à la sécurisation des frontières est et sud. En ce qui concerne les montants consacrés à l'acquisition et à la réparation des équipements, ainsi qu'au soutien de l'industrie de défense, Loudiyi a précisé que les crédits de paiement ont augmenté de 5,3 % pour atteindre 11,5 milliards de dirhams. Ils serviront notamment à rembourser les créances militaires dues aux banques et à régler certaines échéances sans recourir au financement bancaire. Les crédits d'engagement, quant à eux, s'élèvent à 157 milliards de dirhams, en progression de 17,8 %. Ils permettront de couvrir la dette militaire exigible au cours des prochaines années, d'assurer le financement des contrats et marchés de longue durée et de soutenir les nouveaux contrats prévus à partir de 2026.