Le Bitcoin continue de dégringoler ce vendredi, les investisseurs se détournant de cet actif jugé risqué, dans un contexte de craintes grandissantes autour d'une possible bulle financière liée au secteur de l'intelligence artificielle (IA). Après un enthousiasme initial suscité par les résultats du troisième trimestre du géant américain des puces Nvidia, publiés mercredi, le marché a rapidement revu sa position. Jeudi, lors de la séance américaine, les interrogations sur la pérennité du boom de l'IA et sur les niveaux de valorisation des entreprises du secteur ont pris le dessus. « La peur du risque a tout emporté », des actions, notamment technologiques, aux cryptomonnaies, souligne Neil Wilson, analyste chez Saxo Bank. Vendredi matin, la première des cryptomonnaies chutait de 5,13 % à environ 82 745 dollars, après être tombée à 81 569,79 dollars, un nouveau plus bas depuis avril. Entre ce niveau et son dernier record historique atteint début octobre, à 126 251,31 dollars, le Bitcoin a ainsi perdu plus de 35 % de sa valeur. « Sa volatilité est inscrite dans son ADN, son cours étant fortement influencé par le sentiment du marché », rappelle Danni Hewson, analyste chez AJ Bell. Selon lui, « le danger lors d'une vente massive de cryptomonnaies est que les investisseurs, pressés de liquider, accentuent la chute ». Le mouvement baissier avait commencé dès le 10 octobre, à la suite de déclarations de Donald Trump ravivant les inquiétudes autour d'une guerre commerciale, ce qui avait provoqué un abandon des actifs risqués. De nombreux traders ayant parié sur la hausse du Bitcoin ont alors subi des pertes, contraignant certaines plateformes à fermer des positions pour limiter les dégâts, déclenchant une réaction en chaîne. Selon Rachael Lucas, analyste chez BTC Markets, environ 20 milliards de dollars d'investissements en Bitcoin se sont évaporés lors de ce mini « krach ». Dans le même temps, le dollar américain restait quasi stable (+0,07 %) face à l'euro, à 1,1520 dollar pour un euro, tandis que le yen japonais s'appréciait de 0,50 % face au billet vert, à 156,69 yens pour un dollar. Cette hausse fait suite à l'adoption d'un plan de relance de 21 300 milliards de yens (117 milliards d'euros) au Japon, visant à réduire la dette colossale du pays et à stimuler la croissance. Le yen bénéficie également de « déclarations plus fermes » de la ministre des Finances, Satsuki Katayama, concernant une éventuelle intervention pour enrayer la faiblesse de la devise, explique Derek Halpenny, analyste chez MUFG.