Les propriétés de la ville louées à des prix dérisoires. Le conseil de la ville voudrait réviser les contrats de bail de ses propriétés. Il était temps de mettre de l'ordre dans un chaos qui dure depuis l'époque de l'ancien Conseil municipal. Le restaurant la Sqala figure en tête de la liste des propriétés de la commune urbaine dont le loyer devrait être revu à la hausse. La commission responsable des contrats de bail, des propriétés et des avantages avait proposé d'augmenter le loyer mensuel de 750 dirhams à au moins 10 000 DH. L'autorité de tutelle, quant à elle, a recommandé en 2012 un loyer mensuel de 42 571 DH. L'expertise judiciaire pourrait dire son mot à ce sujet au cas où les locataires actuels et les représentants de la commune urbaine ne seraient pas en accord. À noter que de nombreuses propriétés de la ville ont été bradées ou louées à des sommes modiques ou symboliques, pour ne pas dire gratuitement. Selon des sources proches du dossier, le budget de la ville de Casablanca pourrait augmenter de presque 8 milliards de dirhams si les responsables se décidaient à évaluer ces biens à leur juste valeur. Parmi les espaces recensés par la commune urbaine récemment, figurent également les sièges du club sportif El Oasis et du club de la Boule sportive maarifienne. Pour ces deux établissements, il a été ainsi décidé de porter le loyer à 10 000 DH. Au niveau de l'arrondissement Anfa, la commune voudrait « prendre les mesures nécessaires afin de préserver ses droits au niveau du terrain sur lequel est construit le restaurant McDonald ». Cette mission a été confiée à la directrice chargée de la gestion des propriétés et des affaires légales. La commission recommande de réviser le contrat de bail établi avec McDonald ou bien d'étudier la possibilité de vente du terrain comportant le restaurant. Par contre, elle préconise l'annulation de la convention instaurée avec l'association qui gère « Hammam Al Manar » à Casa-Anfa. Un appel d'offres sera lancé afin de louer cet espace. La commission responsable des contrats de bail a également recommandé d'annuler le contrat de gestion du marché pilote de l'Ancienne Médina à l'arrondissement de Sidi Belyout, mais aussi de recenser l'ensemble des bénéficiaires de magasins en précisant la superficie de chaque échoppe. Des dérogations individuelles pourraient être octroyées aux bénéficiaires afin d'utiliser temporairement les magasins. Néanmoins, la commission exige le recouvrement des impayés de la société délégataire du marché. De même, elle incite la commune urbaine à être plus « sévère » avec les entreprises qui tardent à payer les taxes relatives à l'utilisation de l'espace public pour l'affichage publicitaire. Dans le même cadre, la commission réclame l'argent de ses biens au complexe sportif Larbi Benbarek. Il n'est plus question de tolérer l'accumulation des dettes dues à la commune urbaine. Cette dernière s'est dotée d'un système informatique de gestion de l'ensemble de ses propriétés. La préfecture d'arrondissements de Casa-Anfa s'est également engagée à lui offrir l'encadrement et la formation nécessaires afin de mener à bien sa mission. Des dossiers seront portés devant la justice Dans le cadre de la préservation des biens de la ville délaissés depuis plusieurs années, la commission responsable de ce volet a décidé de porter plusieurs affaires devant la justice. Il s'agit entre autres du dossier d'un terrain de 5 000 m2 légué par la commune à la société « Fal al Kheir ». Ce terrain est occupé par des constructions anarchiques. Plusieurs autres terrains de la ville sont également occupés par des personnes ou des entreprises privées. Parmi ces terrains, un lot occupé par un club de Lydec. En l'absence d'un accord, ces litiges seront tranchés par la voie du tribunal. Par Nadia Ouiddar, LE MATIN www.lematin.ma