Le ministère de l'agriculture met fin aux exemptions douanières sur les ovins et caprins mais maintient l'allègement fiscal pour les bovins    La Bourse de Casablanca termine dans le vert    CHAN- Maroc/Sénégal: Voici la composition de l'équipe nationale    Conjoncture. L'inflation décroche, mais pas le coût de la vie    Mobilité. Un répit de 12 mois pour les motocyclettes    Manuels scolaires. La cacophonie continue    Un rapport d'enquête international révèle l'implication des milices du Polisario dans les crimes du régime Assad en Syrie    Douanes : 284 MDH de marchandises de contrebande saisies en 2024    Bilal El Khannouss proche des Spurs que des Eagles    Une petite poupée chinoise déclenche une frénésie mondiale et transforme son créateur en milliardaire    Info en images. Marrakech : Hausse de 6% des nuitées à fin juin    La Princesse Lalla Meryem... Un parcours de dévouement au service des femmes et de l'enfance    L'anniversaire de la Princesse Lalla Meryem, l'occasion de saluer son action en faveur de la femme et de l'enfant    Expulsé du TICAD 9, le Polisario essuie un nouveau revers diplomatique    Maroc – Niger / Billetterie : La FRMF annonce 47 555 billets vendus et 62 loges écoulées dès la première demi-journée    Hausse fulgurante des recettes douanières avec record de 144,8 MMDH en 2024    Service militaire: lancement lundi prochain de l'opération de sélection et d'incorporation des appelés au sein du 40e contingent    Le chef de Boko Haram neutralisé grâce à l'appui du Maroc (La Razón)    Un détenu meurt à Fès après son admission à l'hôpital universitaire    La SMIT engage un dispositif de contrôle par visites mystères pour jauger les prestations des établissements touristiques    Agadir : Cap sur l'équité territoriale et l'efficacité des services    Coup de cœur tourisme Ep6 : Le quartier des Habous, l'âme de Casablanca    Institut de Droit International : Appel Royal à un Droit international plus résilient [INTEGRAL]    CHAN 2024 : Maroc-Sénégal, une demie finale aux allures de finale    Qualifs CDM 26. Maroc - Niger / Des billets jusqu'à 20 000 DH : inédit au Maroc !    Mercato : Donnarumma tout proche de Manchester City    Xi Jinping reçoit le président de la Douma russe et réaffirme la profondeur du partenariat stratégique entre Pékin et Moscou    25e Sommet de l'OCS : pour une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable    Un politicien sans bon sens!    L'insignifiance de l'Europe : chronique d'un déclin qui pouvait être évité    Le Maroc et Le Monde : entre clichés journalistiques et réalité historique    Les prévisions du mardi 26 août 2025    Lettre ouverte au journal français «Le Monde»    Al Akhawayn University joins LearningWell Coalition as first international member    Morocco sees livestock growth to 32.8 million as replenishment measures take effect    Football : Neil El Aynaoui confirme ses dispositions à jouer pour le Maroc    Les Etats-Unis suspendent le vaccin anti-chikungunya du laboratoire Valneva    Avec l'aide de la Corée, Trump veut ressusciter l'industrie navale américaine    Un transfert à 6 M€ pour Louza en Russie ?    Clôture du festival Noujoum Gnaoua à Casablanca    Ali Hassan, la voix vibrante de "Cinéma Al Khamiss" n'est plus    Intelligence artificielle: La Chine veut porter la puissance de calcul intelligente à plus de 40%    Beyrouth : l'expérience marocaine du Code de la Famille consacrée modèle pionnier par l'ONU    Khénifra célèbre la diversité amazighe lors du Festival international "Ajdir Izourane"    Archéologie : Comment les découvertes au Maroc réécrivent la préhistoire    Décès d'Ali Hassan, icône de la télévision et du cinéma marocains    L'auteur américain Jeff Koehler revisite le séjour de Henri Matisse au Maroc    Une exposition itinérante célèbre l'Histoire partagée entre Amsterdam et le Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Coût de la vie : à qui profite le retour de la désinflation ?
Publié dans Les ECO le 04 - 10 - 2024

Les taux réels demeurant positifs, les épargnants devraient être les premiers bénéficiaires de l'accalmie confirmée sur le front de l'inflation et, pour d'autres raisons, ce sera aussi le cas des ménages les plus modestes et des détenteurs de revenus fixes (salariés, retraités et attributaires d'allocations diverses). Mais le Trésor a aussi des raisons de jubiler au regard de l'impact sur le coût de la dette.
La désinflation confirmée – avec 1,1% à fin août dernier, 1,4% attendu à la fin de l'année et 2,5% projetés en 2025 – ne signifie pas pour autant que les prix à la consommation baissent. Ce serait plutôt le coût de la vie qui ralentit.
À l'évidence, la courbe de l'inflation est en train de s'inverser après une longue période de désinflation qui aura duré près de trois décennies. On est ainsi loin des 6,6% de 2022, le plus haut niveau relevé depuis 1992, selon les autorités monétaires.
L'inflation évolue à des niveaux modérés depuis le début de l'année, reflétant essentiellement la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils et le ralentissement de sa composante sous-jacente. Cette dernière, après s'être établie à 5,6% en 2023, oscillerait autour de 2% en 2024 et en 2025.
Erosion du pouvoir d'achat
Pour les ménages, le reflux de l'inflation signifie en principe un plus pour le pouvoir d'achat même si le ressenti dépend de la structure des dépenses dans le budget. Un ménage qui consacre 40% de son revenu à l'alimentaire n'aura pas la même perception de l'inflation que celui qui n'y consacre que 20% par exemple.
Théoriquement, les ménages modestes, ceux qui affectent le gros de leur revenu à l'alimentaire, sont les premiers gagnants de l'accalmie actuelle sur les prix à la consommation. S'y ajoutent les détenteurs de revenu fixe : salariés, retraités, attributaires d'allocations diverses, etc. Mais tout est relatif, car l'inflation telle que mesurée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), agglomère des situations très différentes.
Ce qui compte pour le citoyen Lambda, c'est moins l'indicateur statistique que l'érosion de son pouvoir d'achat car, en dépit de la désinflation qui s'amorce, la pression des dépenses dites contraintes sur le budget des ménages reste forte.
Dans ce paquet, figurent entre autres, le logement, l'eau et l'électricité, le téléphone, la connexion Internet, l'aide familiale, les remboursements d'emprunts et pour une partie des classes moyennes, les frais de scolarité des enfants dans le privé.
Les autres «gagnants» de la désinflation sont à chercher du côté des millions de Marocains qui placent leur épargne dans les comptes sur carnets bancaires. À 2,48% au cours du second semestre 2024, même amputé de 1,4% d'inflation, le taux de rémunération réel de ce placement restera en territoire positif pour la première fois depuis très longtemps.
Par ailleurs, les états-majors des banques devraient se sentir soulagés en observant la courbe de l'inflation car les taux d'intérêt réels resteraient à un niveau qui ne leur fait pas perdre de l'argent.
Le taux directeur de Bank Al-Maghrib (2,75%) étant revenu à un niveau bas, la rémunération des dépôts et des produits d'épargne de façon générale reste basse et diminue en valeur réelle.
Un contexte propice pour le Trésor
Par ailleurs, le rendement des emprunts obligataires du Trésor demeure également à des niveaux bas. Cette situation pourrait induire une certaine réticence des investisseurs à investir dans de la dette longue de l'Etat au niveau actuel des taux. C'est peut-être le moment où jamais pour le Trésor de changer de braquet en indexant ses obligations sur l'inflation, suggèrent des analystes financiers.
Pour ces derniers, le contexte est en effet propice pour générer une forte demande de la part des investisseurs et des épargnants. Ce faisant, le marché financier aurait acquis un nouvel instrument contribuant davantage au développement de son efficience et sa profondeur. Les Etats optent pour la dette indexée sur l'inflation autant pour des raisons d'efficience des marchés que pour des considérations liées à la gestion active de la dette. En effet, émettre des emprunts obligataires liés à l'inflation peut permettre de réduire le coût de la dette si les anticipations d'inflation par le marché sont exagérées.
Ainsi, les gouvernements émetteurs paient un coupon inférieur s'ils réussissent à maintenir une inflation en dessous du niveau anticipé par le marché. De plus, en complétant leurs besoins de financement par un instrument de dette supplémentaire, qui répond mieux au besoin des investisseurs en termes de protection contre l'inflation, les gouvernements évitent d'exercer une pression à la hausse sur la courbe des taux nominale.
Cette orientation – pas facile à trancher – a aussi le mérite de fournir des indicateurs sur l'anticipation d'inflation par les marchés pour les besoins de politique monétaire et budgétaire La comparaison des prix d'échange des obligations indexés à ceux des obligations nominales permet de renseigner davantage les autorités financières sur les anticipations du marché quant à l'inflation future et par ricochet le taux d'intérêt réel. De telles informations seraient potentiellement utiles au pilotage de la politique monétaire et fiscale, mais aussi pour donner de la matière aux stratégies d'investissement des acteurs du marché.
Abashi Shamamba / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.