À partir d'avril 2026, les procurations relatives aux droits réels seront enregistrées dans un registre électronique national unifié. Instaurée par un arrêté du ministère de la Justice publié au Bulletin officiel du 6 octobre 2025, cette réforme vise à renforcer la transparence, à lutter contre la fraude et à moderniser les procédures liées aux transactions foncières. Le ministère de la Justice vient de franchir un nouveau cap dans la modernisation de la gestion foncière. Le 6 octobre 2025, le Bulletin officiel n°7445 a publié un arrêté ministériel instaurant un registre national électronique des procurations relatives aux droits réels. Cette décision s'inscrit dans une stratégie plus vaste de transformation numérique de la justice, axée sur l'amélioration de l'efficacité des services, la sécurisation des transactions et le renforcement de la confiance des citoyens dans les mécanismes juridiques. Ce registre, qui entrera en vigueur dans un délai de six mois, soit en avril 2026, se veut un instrument central dans la rationalisation des procédures liées aux procurations. Concrètement, il vise à numériser l'ensemble des processus relatifs à la création, la modification ou la révocation des procurations immobilières, mettant fin aux lourdeurs administratives et aux risques associés au traitement papier. Le texte encadre minutieusement les aspects techniques du nouveau dispositif. Il prévoit notamment l'utilisation de modèles de formulaires unifiés à l'échelle nationale pour les demandes d'enregistrement, les certificats d'émission et les récépissés de dépôt. Chaque procuration enregistrée se verra attribuer un identifiant unique permettant un suivi fiable, horodaté et sécurisé à travers toutes les juridictions du pays. Le cœur de cette réforme réside dans sa capacité à introduire une gestion centralisée, accessible et traçable des procurations. Elle permet une standardisation des pratiques sur l'ensemble du territoire, ce qui constitue une avancée significative pour la cohérence du système judiciaire. La centralisation vise également à pallier les failles d'un système jusque-là fragmenté, vulnérable aux falsifications, aux erreurs de procédure et aux chevauchements de compétences. Grâce à la numérisation intégrale du processus, les professionnels du droit – notaires, avocats, adouls – pourront déposer et suivre les procurations à distance, sans avoir à se déplacer entre tribunaux. Les certificats d'enregistrement pourront être délivrés et vérifiés en ligne, avec des garanties d'authenticité reposant sur des technologies de signature électronique avancée. L'arrêté ministériel précise que les documents générés dans le cadre de ce nouveau système – demandes, récépissés, attestations – devront tous respecter les modèles établis par le ministère, afin de garantir l'uniformité et la légalité de chaque transaction. L'impact attendu dépasse largement le seul domaine administratif. En offrant un cadre technique sécurisé, le registre contribue directement à la lutte contre la spoliation foncière, fléau qui a ébranlé à plusieurs reprises la confiance du public dans la chaîne de propriété. En assurant la traçabilité des procurations, le ministère vise à verrouiller les marges de manœuvre pour les acteurs malveillants, tout en fluidifiant les démarches pour les citoyens de bonne foi. Le registre électronique des procurations s'inscrit aussi dans une dynamique d'interopérabilité avec d'autres institutions stratégiques, telles que l'Agence nationale de la conservation foncière ou les services de l'administration territoriale. En connectant ces bases de données, le ministère cherche à mettre en place une chaîne d'information cohérente, au service d'une gouvernance foncière fiable, moderne et citoyenne. La période transitoire de six mois précédant l'entrée en vigueur du registre sera mise à profit pour former les agents judiciaires, adapter les systèmes informatiques et accompagner les professionnels dans l'appropriation des nouveaux outils. Ce travail préparatoire est crucial pour garantir une mise en œuvre fluide et homogène sur l'ensemble du territoire. Récap : Ce que change le registre électronique des procurations Quand ? Entrée en vigueur prévue en avril 2026, six mois après la publication de l'arrêté au Bulletin officiel. Pour quoi faire ? Enregistrer, modifier ou annuler en ligne toute procuration relative aux droits réels (immobilier, foncier). Quels avantages ? – Identifiant unique pour chaque procuration. – Suivi numérique des actes sur l'ensemble du territoire. – Réduction du risque de fraude, grâce à la signature électronique et à la traçabilité. – Fin des déplacements pour les professionnels du droit (notaires, avocats, adouls…). Objectif global : renforcer la transparence foncière et améliorer la fiabilité des transactions immobilières.