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Grogne sociale
Après l'Education, la Santé *Grande marche de protestation à Rabat le 29 avril *Avis de grève générale pour les 29 et 30 avril et les 2 et 3 mai *2000 demandes de démission devant la justice
Publié dans L'opinion le 23 - 04 - 2019

Al'instar de la crise qui perturbe depuis plusieurs semaines le secteur de l'Education Nationale marqué par le bras de fer entre les enseignants contractuels et leur ministère de tutelle, une autre grogne sociale, qui couve depuis plusieurs mois, semble de plus en plus s'acheminer vers le point de rupture. Il s'agit du mouvement des médecins du secteur public. Après avoir multiplié les dépôts de démissions collectives durant les derniers jours, ceux-ci vont organiser une grande marche à Rabat, le 29 avril, suivie de deux grèves du 29 au 30 courant, et du 2 au 3 mai prochain.
«Si les dépôts de démissions collectives entrepris pendant les derniers jours, avec 305 démissions dans la seule région du Nord, relèvent plus de la protestation symbolique, les deux grèves que nous nous apprêtons à mener les 29 et 30 avril, et les 2 et 3 mai, ainsi que la grande marche de protestation de Rabat, le 29 avril, sont, elles, des actions concrètes coordonnées à l'échelle nationale», nous informe le Docteur Ahmed Caïdi, Secrétaire Régional pour la zone Nord du Syndicat indépendant des médecins du secteur public.
L'origine de cette crise qui menace de bloquer un secteur aussi vital que la santé publique remonte au début de l'année 2019 lorsque l'actuel ministre de la Santé, M. Anas Doukkali, lance en grandes pompes son plan « Zéro rendez-vous». Ce plan ambitieux projette de répondre dans des délais records et sans rendez-vous prolongés aux demandes d'opérations chirurgicales. Dans un secteur marocain de la santé publique réputé pour ses longues listes d'attente et ses délais à rallonge en matière d'opérations chirurgicales, ce plan est favorablement accueilli par le grand public. Mais dans le milieu des professionnels de la médecine publique, il suscite un grand scepticisme.
«Ce plan était un gros coup de bluff. Une simple opération de communication bidouillée à la va-vite pour des considérations purement politiciennes. Car comment voulez-vous que dans des hôpitaux publics dépourvus des moyens humains et matériels les plus élémentaires, on puisse, du jour au lendemain, répondre à la forte demande d'opérations chirurgicales sans avoir pris le soin, au préalable, de répondre au besoin urgent de renforcer les effectifs et d'améliorer les équipements et les infrastructures ?», s'emporte le Dr Caïdi. Quoiqu'il en soit, le plan dont l'application a été imposée par le ministère de tutelle, soumet le corps médical à une forte pression et génère de ce fait une accumulation de tensions et de stress.
«La cadence qu'on a essayé de nous imposer contraste en effet avec la faiblesse des moyens humains et matériels mis en œuvre. Elle était source non seulement de stress, mais surtout de danger pour les patients», nous dit à ce propos le Docteur Ahmed Caïdi en sa qualité de médecin anesthésiste. Il n'en faut pas plus pour susciter un véritable branle-bas de combat au sein d'un corps médical déjà éprouvé par le manque de moyens. «Il faut savoir que les conditions de travail des médecins du public sont celles d'une situation de guerre. En plus de l'insalubrité et du manque de moyens, nous sommes confrontés à une forte insécurité et à l'inadéquation des infrastructures», nous dit notre interlocuteur.
Grèves et mouvements de contestation s'enchaînent. Les plus médiatisés sont les dépôts de démissions collectives de médecins du public qui totalisent actuellement 2000 demandes soumises à l'appréciation de la justice. Au cours du seul mois d'avril, celles-ci ont dépassé les 500 démissions dont 305 déposée le 18 avril dans la région du Nord (Tétouan, Tanger, El Houceima), 50 dans la région de l'Oriental, 30 à Ouarzazate et 131 à Casablanca.
Face à cette flambée de démissions, le ministère de la Santé a répondu par la négative, mettant en avant la réglementation en vigueur en la matière et qui interdit les démissions collectives, imposant que de tels actes soient opérés de façon individuelle.
«Des médecins, dont moi-même, ont déposé des démissions à titre individuel. Mais en l'absence de réponse favorable de la part de l'administration, ils ont saisi la justice et obtenu gain de cause. Sauf que, là aussi, le ministère de la Santé se refuse d'exécuter les décisions de justice. Il refuse de délivrer aux médecins concernés l'autorisation de pratiquer dans le privé. Ce qui les met dans une situation d'otages. Personnellement, cela fait huit années que j'attends», nous révèle le Dr Caïdi.
Principale atout du ministère de la Santé dans sa crise avec les médecins publics, il est le seul qui est apte à délivrer l'autorisation d'exercer dans le privé, sans laquelle ceux-ci sont obligés à continuer d'exercer dans le public. On comprend dès lors que pour le besoin légitime d'assurer la continuité du service public, le ministère soit peu prompt à délivrer le précieux sésame. Se pose ainsi la question quant aux motivations réelles des médecins démissionnaires, que d'aucuns pourraient croire uniquement justifiées par l'appel du privé et ses nombreux avantages en matière de conditions de travail et, surtout, en matière de rémunération.
Cette question nous l'avons posée au Dr Caïdi qui nous a répondu ainsi : «Sans préjuger des motivations de tous mes confrères, je peux vous attester, en ma qualité de médecin anesthésiste ayant très longtemps évolué dans les hôpitaux publics nationaux, que les conditions de travail dans ce milieu sont devenues inhumaines», assure-t-il avant de conclure : «Personnellement, pour moi comme pour beaucoup de mes confrères, cette détérioration des conditions de travail et la passivité des autorités de tutelle constituent la principale motivation de ma décision de démissionner»… Crise à suivre.
Majd EL ATOUABI


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