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Quel rôle du capital-investissement dans la refonte du modèle économique ?
Publié dans Maroc Diplomatique le 30 - 05 - 2025

À l'horizon 2030, le capital-investissement pourrait s'imposer comme un moteur décisif de la transformation économique du Maroc. En mobilisant des capitaux privés au service de la croissance, de l'innovation et de la création d'emplois, ce mode de financement incarne une opportunité stratégique pour accompagner les grandes mutations du tissu économique national. Au Maroc, le capital-investissement connaît une dynamique croissante, soutenue par l'expansion de son écosystème. Le cadre juridique et réglementaire, récemment renforcé grâce à la loi 58.22, offre une meilleure sécurité aux investisseurs.
À l'occasion de sa conférence annuelle, l'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a organisé, ce vendredi 30 mai à Casablanca, un point de presse pour dévoiler les grandes lignes de son étude intitulée « Private Equity, the New Transformative Path – Road to 2030 ». Une étude qui constitue une étape stratégique majeure dans la réflexion sur le rôle du capital-investissement dans la transformation économique du Maroc.
Dans cette dynamique, l'AMIC a insisté sur la nécessité d'ériger le capital-investissement en pilier central du nouveau modèle économique marocain. « Le capital-investissement est bien plus qu'un simple outil de financement. C'est un levier de transformation pour bâtir des entreprises plus solides, plus responsables et plus compétitives », affirme Hassan Laaziri, président de l'AMIC. Et d'ajouter : « L'ambition est d'en faire un pilier stratégique du Maroc de demain, au service de la création de valeur, de l'inclusion économique et de la souveraineté nationale ». Une vision en parfaite adéquation avec les objectifs du Nouveau Modèle de Développement et les grandes transitions que connaît le pays : transition énergétique, digitalisation, industrialisation, et renforcement de la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME).
Par ailleurs, le président de l'AMIC a révélé, lors de ce point de presse, que l'étude, qui dresse une feuille de route visant à atteindre un volume de levées de fonds annuel compris entre 5 et 6 milliards de dirhams, a été élaborée en concertation avec l'ensemble des acteurs de l'écosystème. L'AMIC a ainsi sollicité les gestionnaires de fonds, ainsi que des représentants de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, du ministère de l'Industrie, du ministère des Finances et du ministère de l'Investissement.
« Le Maroc franchit aujourd'hui un cap. Notre industrie, autrefois marginale, est désormais un acteur central du financement des entreprises », a déclaré Hassan Laaziri. Et de préciser que cette dynamique ne pourra se poursuivre que si la base d'investisseurs locaux est renforcée, les produits diversifiés, et l'écosystème structuré autour de l'innovation et de la croissance. L'objectif, conclut-il, est de bâtir une vision partagée, cohérente et réaliste pour l'avenir du secteur.
Lire aussi : Capital-investissement : un record de 3,8 milliards de dirhams levés en 2024
Investissement privé : le Maroc amorce un tournant majeur
De son côté, Jonathan Le Henry, partner chez Strategy& et head de la région Maghreb, a souligné dans son intervention que le Maroc traverse une phase particulièrement propice, offrant une opportunité unique pour accélérer le développement du capital-investissement. Il a mis en avant la solidité des fondamentaux économiques du pays, l'existence d'un agenda politique et éc((onomique ambitieux, ainsi qu'un portefeuille de projets structurants nécessitant des sources de financement innovantes.
Le Maroc dispose aujourd'hui de fondamentaux macroéconomiques solides, d'une volonté politique affirmée, ainsi que de projets d'envergure, à l'image de l'organisation de la Coupe du Monde 2030. Dans ce contexte, Jonathan Le Henry a souligné que l'étude présentée marque l'ouverture d'un nouveau chapitre. Un chapitre dont le point de départ est la reconnaissance à la fois des défis majeurs auxquels le Royaume est confronté et des opportunités qu'il peut saisir. Il insiste notamment sur l'horizon 2025-2030, souvent cité comme une échéance stratégique, en raison du lancement attendu de nombreux projets d'infrastructure à fort potentiel économique. Toutefois, il avertit que ces ambitions ne pourront se concrétiser sans des investissements significatifs. Et de rappeler que l'Etat ne peut, à lui seul, porter cette charge financière : la réussite reposera sur la capacité à mobiliser les ressources privées, notamment à travers le capital-investissement.
Pour Jonathan Le Henry, le contexte actuel constitue une véritable opportunité pour amorcer une transition vers un modèle d'investissement davantage porté par le secteur privé. Ce dernier prévoit notamment de doubler la part des investissements privés dans le financement de l'économie nationale. Il souligne que cette dynamique est déjà en marche, comme en témoigne la hausse de 30 % du nombre de PME exportatrices entre 2016 et 2022 ; un signe fort de la compétitivité des entreprises marocaines sur un marché international où la concurrence est « sans merci ». Cette progression, selon lui, est largement due à l'accompagnement des fonds publics et privés qui ont permis à ces entreprises de se transformer et de mieux se structurer.
À ses yeux, le capital-investissement dépasse largement le cadre d'une simple source de financement : il constitue un levier stratégique de transformation des entreprises. Un enjeu particulièrement crucial pour de nombreuses entreprises familiales marocaines confrontées à des problématiques de succession. Le capital-investissement devient ainsi à la fois un baromètre et un accélérateur de la santé économique nationale.
Dans cette même dynamique, l'étude met en lumière la double contribution du capital-investissement. Sur le plan microéconomique, il agit comme un catalyseur de performance pour les entreprises, en mobilisant plusieurs leviers structurants : amélioration de la gouvernance, émergence de champions nationaux capables de s'imposer à l'international, et intégration des standards ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance), devenus incontournables pour bâtir une compétitivité durable. Ces transformations internes, induites par le capital-investissement, visent à rendre les entreprises plus résilientes, plus agiles et à fort impact.
Sur le plan macroéconomique, la feuille de route ambitionne de favoriser la création d'emplois qualifiés, le développement des compétences et la stimulation de l'innovation ; autant de piliers essentiels pour une croissance inclusive et durable. Le capital-investissement se positionne ainsi comme un véritable moteur de transformation structurelle, dépassant largement sa fonction traditionnelle de levier financier. Il devient un vecteur de progrès économique, de cohésion sociale et de renforcement de la souveraineté nationale.
Le rapport souligne également les progrès réalisés ces dernières années. Le nombre de sociétés de gestion actives a doublé en dix ans, dépassant aujourd'hui la quarantaine. Les levées de fonds ont quant à elles triplé, atteignant 3,9 milliards de dirhams en 2024. Par ailleurs, le taux de désinvestissement a été multiplié par trois, signe d'une maturité croissante du secteur. Ces avancées s'appuient sur des réformes majeures, notamment la nouvelle loi sur les OPCC, qui s'aligne sur les standards internationaux, ainsi que l'assouplissement des règles de l'Office des Changes, autorisant les véhicules d'investissement à financer jusqu'à 50 % de leurs fonds à l'étranger.
Les obstacles qui freinent le secteur
Malgré les progrès enregistrés, plusieurs obstacles freinent encore le développement du secteur. L'analyse révèle une concentration croissante des opérations sur des prises de participation minoritaires, limitant ainsi la capacité d'action stratégique des investisseurs. Le segment intermédiaire, entre 10 et 100 millions de dirhams, reste insuffisamment couvert, alors même qu'il constitue un levier essentiel pour l'émergence d'acteurs économiques nationaux solides. Par ailleurs, l'écosystème reste largement dépendant des bailleurs de fonds internationaux, tandis que la contribution des investisseurs institutionnels marocains demeure limitée. Des freins fiscaux et réglementaires subsistent, notamment la TVA sur les frais de gestion et l'absence d'un régime fiscal de groupe. De plus, le champ d'investissement des OPCC reste restreint, ce qui limite leur capacité d'intervention. Ces limites soulignent l'urgence de franchir un nouveau palier pour consolider la dynamique en cours.
Pari sur l'Avenir
Pour libérer pleinement ce potentiel et inscrire le capital-investissement dans une dynamique durable, l'étude propose une feuille de route reposant sur trois leviers stratégiques. D'abord, renforcer l'investissement local en élargissant la base des investisseurs marocains ; notamment les caisses de retraite, compagnies d'assurance et family offices, afin de porter leur part dans les levées de fonds à 70 %. Ensuite, accroître l'attractivité du marché marocain en facilitant l'internationalisation des entreprises et en ouvrant l'accès à de nouveaux relais de croissance. Enfin, institutionnaliser le secteur via un dialogue public-privé structuré, avec l'AMIC comme catalyseur, pour instaurer une gouvernance pérenne et accélérer les réformes nécessaires.
Pour rappel, l'AMIC est une association professionnelle marocaine qui fédère les acteurs du capital-investissement au Maroc. Elle organise chaque année une conférence majeure rassemblant investisseurs, entrepreneurs et professionnels du secteur financier pour discuter des tendances et perspectives du capital-investissement dans le Royaume.


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