A la vielle de la journée mondiale de la liberté de presse, Freedom House classe le Maroc dans le rang des pays qui ne respectent pas la liberté de presse. De son côté, RSF a primé le combat d'Ali Anouzla en le classant dans la liste des «100 héros de l'information» où figure également le journaliste Ali Lmrabet. Détails de ce double revers pour le gouvernement. La liberté de presse au Maroc est malmenée. C'est la conclusion du nouveau rapport 2014 de l'ONG américaine Freedom House où le royaume figure à la 147e place sur un total de 197 pays. Malgré une légère amélioration de son classement de 2 places (149ème en 2013), le royaume reste classé dans la case des Etats qui ne respectent pas ce droit. Petite consolation pour le gouvernement Benkirane, l'Afghanistan ne nous a pas devancés, comme pour le classement de Reporters sans frontières, publié en octobre 2013. Le Maroc et l'Afghanistan ainsi que le Cameroun et le Kirghizstan partagent la même place. Dans la région MENA, le Maroc est 7e, l'Algérie fait mieux Le mauvais classement ne concerne pas uniquement le niveau mondial, mais il se confirme, également, dans la région MENA. Le rapport de Freedom House octroie le 7e rang au royaume sur l'ensemble de la région qui réunit 19 pays. Sans surprise, l'Iran est le dernier de la liste. La première position est occupée par Israël, qualifié d' «Etat qui respecte la liberté de presse». Le Liban est second, la Tunisie est 3e, l'Algérie fait mieux que le Maroc en se classant 4e, le Koweit est 5e. Tous ces pays arabes sont considérés dans le document de FH comme «partiellement libre». Petite consolation pour le Maroc, pour une fois, il a réussi à devancé le Qatar dans un classement dédié à la liberté de presse ; le petit émirat du cheikh Tamim est désormais 8e de la région. Ali Anouzla et Ali Lmrabet primés par RSF Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais toute seule, RSF a publié pour la première la liste des «100 héros de l'information ». Le nom du directeur du site censuré Lakome, Ali Anouzla y figure en compagnie d'un autre journaliste marocain Ali Lmrabet. Ali Anouzla est poursuivi par la justice marocaine par loi antiterrorisme de 2003, à la suite de la diffusion d'une vidéo d'AQMI, hostile au Maroc. Même s'il a bénéficié de la liberté provisoire, le 25 octobre 2013, son procès est toujours en cours. Il est mis en cause pour «aide matérielle», «apologie» et «incitation au terrorisme». Il risque une peine de 20 ans de prison. Anouzla est poursuivi, également, pour d'autres procès, moins médiatisés, dont notamment un à Fès pour «publication d'information mensongère» sur des affrontements à l'arme blanche à Moulay Yaâcoub. Et un autre à Rabat où le parquet a déposé une plainte suite à un article, accusant la DST de monter des dossiers contre le journaliste.