Ahmed Ouayhmane, l'un des chefs de file du clan anti-normalisation avec Israël, a jeté un pavé dans la marre à l'occasion d'une conférence, organisée hier à Rabat par le Forum Al Karama du PJD. En présence du ministre d'Etat chargé des droits de l'homme, Mustapha Ramid, et de quelques députés islamistes, il a pris la parole pour insinuer que Simon Skira, le président de la Fédération des juifs marocains en France, serait à l'origine de l'arrestation de Taoufik Bouachrine. Le président de l'Observatoire national de lutte contre la normalisation est également revenu sur les conditions des décès d'Ahmed Baha, du PJD, et d'Ahmed Zaidi, de l'USFP. «Croyez-vous qu'ils sont décédés de mort naturelle ?», s'est-il interrogé. Des propos qui ont visiblement irrité Mustapha Ramid. «Ce n'est pas l'objet de notre conférence», lui a-t-il lancé. Faisant fi des observations du ministre, l'intervenant a poursuivi dans sa lancée, annonçant à voix haute que son organisation était en possession de «preuves» sur l'existence d'une «bande armée» qui serait liée à Israël et à l'auteur, selon ses dires, de plusieurs meurtres non encore élucidés au Maroc. Le ministre d'Etat chargé des droits de l'homme n'a pas hésité à manifester son opposition. Par la suite, Abdelali Hamieddine, le président du Forum Al Karama, a contraint Ouayhmane de rendre le microphone, non sans avoir réussi à lui voler la vedette lors de la conférence. La réunion du bras droit-de-l'hommiste du PJD était destinée à plaider l'innocence de Hamieddine dans l'assassinat, durant les années 90, de l'étudiant de gauche Aissa Aït El Jid. D'ailleurs, le parlementaire sera entendu par un juge d'instruction lundi à Fès dans le cadre de ce dossier.
