Avant deux ans jour pour jour, le ministère marocain de la culture a sommé l'équipementier sportif allemand Adidas de retirer sa nouvelle collection de maillots de la sélection algérienne de football qui s'approprie indûment les symboles du «patrimoine culturel marocain». La nouvelle édition de ces maillots a été dévoilée, mardi 8 octobre, dépourvue de ces motifs inspirés de la céramique caractéristique de l'art décoratif traditionnel marocain. Dans une mise en demeure adressée à Adidas, Rabat a dénoncé «une appropriation culturelle et une tentative de voler un motif du patrimoine culturel marocain pour l'utiliser en dehors de son contexte». «Le ministère de la culture marocain se réserve le droit d'utiliser toutes les voies de recours judiciaires possibles devant les tribunaux allemands et internationaux», dans cette affaire, a averti le royaume dans un courrier, qui a menacé également de porter ce dossier «devant les organismes relatifs à la protection du patrimoine et les droits d'auteur, l'Unesco et l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), afin de protéger les éléments du patrimoine culturel marocain des tentatives illicites d'appropriation». Par la suite, Adidas et les autorités marocaines ont annoncé un compromis «à la suite de discussions constructives». L'équipementier allemand a reconnu que «le design [des tuniques algériennes] s'est en effet inspiré d'éléments des mosaïques zellige». Pour lui, le motif objet du litige était réservé aux maillots portés à l'échauffement d'avant-match. Adidas a, aussi, dit son «profond respect au peuple et aux artisans du Maroc».