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Balance commerciale : La facture énergétique allège le déficit
Publié dans Finances news le 25 - 09 - 2009

* Les importations des produits énergétiques ont reculé en valeur de 35,2% à fin juin 2009 après une progression de 62,1% un an auparavant.
* Les exportations de phosphates et dérivés ont contribué à hauteur de 57,8% au repli de la valeur totale des exportations.
Le déficit de la balance commerciale, avec toutes les conséquences qui en découlent, continue d’attirer l’attention des analystes. Les statistiques publiées récemment par la Direction des études et prévisions financières montrent que le taux de couverture au terme du premier semestre 2009 a accusé un repli de 8,4 points. Il est passé de 75,5%, à fin juin 2008, à 67,1% à la même période de l’année en cours.
Au cours de cette même période, les exportations et les importations de biens et services en valeur ont fléchi respectivement de 26,1% et 16,8% en glissement annuel.
D’après les analystes de la DEPF, les échanges de biens demeurent impactés par le tassement de la demande étrangère adressée au Maroc pour des raisons liées à la crise internationale. Le commerce des services du Maroc avec le reste du monde s’est soldé par un excédent de 16,8 milliards de dirhams et ce en dépit de la baisse de 10,9% des recettes dont le montant a atteint
41,6 milliards de dirhams, dépassant celui des dépenses qui s’est établi à
24,8 milliards de dirhams, en hausse de 5,2%.
En termes de valeur, les importations se sont repliées au cours des six premiers mois de 19,8% après une progression de 33,2% un an auparavant. Néanmoins, les importations réalisées au terme du deuxième trimestre ont affiché une hausse de 13,3% par rapport au trimestre précédent.
Toutefois, il est à noter que cette baisse de la valeur des importations est attribuable à celle des produits énergétiques à hauteur de 39,3%. Ils ont reculé en valeur de 35,2% après une progression de 62,1% un an auparavant, portant leur part dans la valeur totale des importations à 17,9%, en baisse de 4,3 points par rapport à fin juin 2008. Cela met en exergue l’impact négatif de la variable énergie sur notre balance commerciale.
Cette baisse en valeur des importations est attribuable essentiellement au fléchissement de 58% de la valeur des achats d’huile brute de pétrole en glissement annuel pour s’établir à 6,8 milliards de dirhams, en raison d’une part, du recul de 19,6% du volume importé et d’autre part, de la baisse du prix
moyen à l’import qui s’est établi à 2.971,8 dirhams/tonne contre 5.686,5 dirhams/tonne un an auparavant. Les importations de gasoil et fuel oil qui se sont élevées à 7,3 milliards de dirhams sont désormais le premier poste à l’import devançant, pour la première fois, les importations d’huile brute de pétrole.
Les ventes de phosphates ont diminué en valeur
La valeur des importations des produits bruts a accusé une baisse de 45,4% contre une hausse de 73,6% un an auparavant, suite principalement au repli de 85,5% de la valeur des acquisitions de soufre brut nécessaire à la production des dérivés de phosphates. La dépréciation de 67,7% du prix moyen à l’import du soufre brut, conjuguée à la contraction de 55,2% du volume importé sont à l’origine de cette évolution.
Dans un contexte marqué par le tassement de la demande étrangère adressée au Maroc suite à la contraction du commerce mondial, les exportations de biens ont accusé, au terme du premier semestre 2009, un repli en valeur de 34,4% contre une hausse de 36,6% un an auparavant. Toutefois, la valeur des exportations a progressé de 4,6% au deuxième trimestre 2009 par rapport au premier trimestre 2009.
Les exportations de phosphates et dérivés ont contribué à hauteur de 57,8% au repli de la valeur totale des exportations. A fin juin 2009, elles ont diminué en valeur de 65,6% en glissement annuel. Les ventes à l’étranger de phosphates ont affiché une baisse en valeur de 52,9% par rapport à fin juin 2008, alors qu’elles demeurent en progression de 18,1% par rapport à fin juin 2007. Ce recul s’explique par le repli de 63,9% du volume exporté, tandis que le prix moyen à l’export s’est apprécié de 24,1%, passant de 1.088,9 dirhams/tonne à 1.351,6 dirhams/tonne à fin juin 2009.
Les exportations des engrais naturels et chimiques se sont repliées en valeur de 72,9% en glissement annuel et de 38,4% par rapport à fin juin 2007. Cette évolution est imputable à la contraction du volume exporté et du prix moyen à l’export respectivement de 34,7% et 58,5% par rapport à fin juin 2008. Par rapport à fin juin 2007, la baisse de la valeur des exportations des engrais est due principalement au repli du volume exporté de 42,1%, alors que le prix moyen à l’export est en hausse de 6,4%.
Les exportations de l’acide phosphorique ont diminué en valeur de 67,6% par rapport à fin juin 2008, sous l’effet conjugué de la baisse du volume exporté et du prix moyen à l’export, respectivement de 26,4% et 56%.
Comparativement à fin juin 2007, la valeur des exportations a affiché une baisse de 3,5% et ce, en raison de la contraction de 31,6% du tonnage exporté, alors que le prix moyen à l’export s’est accru de 41,1%.
Les exportations hors phosphates et dérivés ont baissé en valeur de 20,8% contre une hausse de 12,8% à fin juin 2008. Les exportations des produits textiles et cuir ont accusé une diminution en valeur de 4,1% en glissement annuel. Cette évolution couvre une progression de la valeur des expéditions des articles de bonneterie et de celle des chaussures, respectivement de 1,4% et 3,7%, tandis que celle des vêtements confectionnés demeure en baisse mais à un rythme moins prononcé, passant à -2,6%, à fin juin 2009, à près de -3,6% à fin mai 2009.
Le déficit commercial des biens a atteint 72,6 milliards de dirhams au premier semestre 2009 contre 75 milliards un an auparavant, soit un allègement de 3,1%. Cette situation découle de l’atténuation de 36,1% du déficit dégagé des échanges des produits énergétiques dont la part dans le déficit commercial global a perdu 15,3 points, passant à 29,7% contre 45% un an auparavant.
Le déficit commercial ainsi enregistré n’est pour l’instant pas le fruit des actions des différents organismes existants ou créés pour la promotion du commerce extérieur, il est dû à la baisse du prix du pétrole.


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