Le Premier ministre libanais désigné, Moustapha Adib, a annoncé samedi renoncer à former un nouveau gouvernement , alors que la pression internationale augmente pour remplacer celui qui a démissionné après la gigantesque explosion meurtrière survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020. « Je m'excuse de ne pas pouvoir poursuivre la tâche de former le gouvernement », a déclaré Moustapha Adib lors d'une allocution télévisée, après de longues négociations pour choisir une équipe gouvernementale approuvée par les différentes forces politiques rivales du pays. Le nouveau Premier ministre libanais avait appelé, lundi 21 septembre, les forces politiques à faciliter la formation d'un nouveau gouvernement censé voir le jour la semaine dernière mais qui s'est heurté au désaccord des différents protagonistes. Les partis politiques libanais avaient, en effet, conclu début septembre de former un cabinet "de mission" composé de ministres "compétents" et "indépendants" dans un délai de deux semaines pour sortir le pays de la détresse économique. En revanche, les divergences sur l'attribution des portefeuilles ministériels entravent encore ce processus. "Les maux des Libanais (...) nécessitent la coopération de toutes les parties afin de faciliter la formation d'un gouvernement de mission avec un programme spécifique que ces forces s'étaient engagées à soutenir", a souligné M. Adib dans un communiqué. Le Premier ministre désigné a appelé toutes les forces politiques à "œuvrer immédiatement et sans délai pour le succès de l'initiative française, qui ouvre la voie au sauvetage du Liban et met fin à la détérioration accélérée" de la situation générale, mettant en garde contre tout retard supplémentaire qui "aggraverait la crise". Le Liban vit depuis un an l'une des pires crises économiques, sociales et politiques de son histoire, marquée par une dégringolade de sa monnaie nationale, une hyperinflation et une paupérisation à grande échelle de la population. La crise a été amplifiée par la pandémie du Covid-19 et l'explosion tragique le 4 août au port de Beyrouth ayant enclenché la mobilisation de la communauté internationale.