Pékin a mis en garde Paris après une sortie de son ministre des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Dian sur des « mesures » résultantes des nouveaux changements en cours à Hong Kong. « Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine et aucun pays n'a le droit de s'en mêler« , a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. Depuis que la Chine a cherché à réduire la marge de liberté des Hongkongais en imposant une loi sur la sécurité nationale qui devrait permettre au pouvoir central chinois d'intervenir militairement dans l'ancienne colonie britannique, plusieurs pays sont monté au créneau dénonçant la violation du principe « pays deux systèmes ». Cette loi sur la sécurité nationale qui vise officiellement à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, a été imposée la semaine dernière. Pour l'opposition sur l'île, il s'agit surtout de museler l'opposition et les manifestants au lendemain d'un mouvement de contestation et pro-démocratie inédit provoqué par un projet de loi, depuis avorté, visant l'extradition vers la Chine continentale. La mise en garde de la Chine envers la France intervient suite à l'intervention du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, durant laquelle il a affirmé que la France n'allait pas rester inactive sur la question hongkongaise. « Nous envisageons des mesures que je serai amené à diffuser le moment venu« , a-t-il ajouté, soulignant vouloir le faire en « coordination » avec d'autres pays européens. « Il y a vraiment une rupture par rapport à la loi fondamentale de 1997, par rapport au principe +un pays, deux systèmes+ (…) donc on ne va pas rester comme cela« , a insisté le ministre. En réponse, le porte-parole chinois a dit espérer que « certains pays » feraient preuve « de prudence en paroles comme en actions » et agiraient « de façon plus positive pour la stabilité de Hong Kong« .