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Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)-Episode 15 : Le serment d'allégeance à Al-'Aqaba
Publié dans Jeunes du Maroc le 17 - 11 - 2005

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient accordées à Son Messager.
Introduction :
Hier nous avons vu que le Prophète (BP sur lui) profitait de l'arrivée des pèlerins à la Mecque pour leur présenter l'Islam, espérant trouver une tribu qui le soutiendrait durant sa mission.
Après vingt-cinq échecs consécutifs, le Prophète (BP sur lui) réussit enfin à convaincre six jeunes hommes venus de Médine d'embrasser l'Islam. Ces derniers s'étaient rendus compte que l'homme qui leur parlait d'une nouvelle religion devait être le Prophète annoncé par les Juifs de Médine. Avec l'accord du Prophète, ils sont rentrés chez eux avec la mission de présenter l'Islam à leurs compatriotes.
Durant l'année suivante, et comme ils ont appris que l'Islam était une religion destinée à toute l'humanité, ces jeunes hommes qui appartenaient tous à la tribu des Khazraj, ont fait de leur mieux pour se réconcilier avec les Aws afin de faire régner la paix dans la ville qui allait accueillir le Prophète (BP sur lui).
J'ouvre une parenthèse comme d'habitude au fil du récit et je vous demande si vous êtes prêts comme eux à renouer avec vos ennemis pour le bien de l'Islam. J'ose à peine parler des gens qui rompent leurs liens de parenté à cause de conflits matériels et futiles alors que nous sommes au mois de Ramadan !
Le serment d'allégeance à Al-'Aqaba :
Le Prophète (BP sur lui) avait donné rendez-vous l'année d'après, toujours pendant la saison du pèlerinage et au même endroit, aux six jeunes hommes de Médine. Ils étaient revenus avec six autres à la onzième année de la mission et s'étaient mis d'accord avec lui de respecter certains principes moraux.
Ensuite, accompagnés de Mouç‘ab ibn ‘Omaïr que le Messager envoya avec eux pour leur apprendre leur religion, ils retournèrent à Médine où l'Islam commençait à pénétrer dans toutes les maisons. Lorsqu'ils revinrent au rendez-vous avec le Prophète (BP sur lui) à la douzième année, on pouvait compter un Musulman dans chaque maison de Médine.
Le Prophète avait lutté et combattu sans arrêt durant ces douze années. Il avait souffert lui et les autres Musulmans et il avait planifié pour atteindre son objectif. Le succès ne lui venait que petit à petit et son expérience, pleine de richesses du point de vue administration et psychologie, était purement humaine. Elle mérite ainsi d'être étudiée et prise comme exemple par tous les habitants de la Terre avec leur différence de religion, parce que c'est l'histoire d'une expérience humaine réussie. Un avocat, un médecin, un homme d'affaire, un politicien au pouvoir, une maîtresse de maison ou même une nation, peuvent y trouver des idées utiles.
Le Messager (BP sur lui) avait envoyé dire aux Musulmans de Médine de venir à sa rencontre pendant la saison de pèlerinage de la douzième année. Remarquez comment il profitait de cet événement qui était célébré par les mécréants, sans dire qu'il ne voulait pas les fréquenter. Il a su transformer un point négatif en une opportunité comme cela est enseigné dans la science du management.
Les rapports envoyés de Médine par Moç‘ab disaient que les Musulmans augmentaient en nombre et en force. Cette saison, une délégation de soixante treize hommes et deux femmes venait à la rencontre du Prophète. Mais comment allait-il pouvoir rencontrer tout ce monde en cachette ? Il devait prendre ses précautions parce que si Qoraïche les surprenait, ils seraient tous tués !
Pour éviter tout incident, le Prophète aurait pu leur envoyer des ordres ou des messages à Médine, mais cela n'a jamais été sa façon de se comporter avec ses compagnons. Toutes les affaires devaient être étudiées et organisées en présence de ces derniers pour que chacun puisse accepter sa responsabilité de pleine volonté. De plus, les Musulmans de Médine n'avaient pas encore rencontré le Messager.
Ils sont venus à la saison de pèlerinage au milieu des autres délégations des incroyants de Médine pour ne pas se faire remarquer. Leurs moralités et leurs mœurs étaient devenues si raffinées grâce à la nouvelle religion que deux des mécréants venus avec eux avaient embrassé l'Islam en route. D'ailleurs les moralités musulmanes ont toujours été les raisons les plus importantes de la propagation de l'Islam.
Les deux hommes qui étaient devenus musulmans en route étaient Al-Bara' ibn Ma‘roûr et ‘Abdillâh ibn ‘Amr ibn Hirâm. Ka‘b ibn Mâlik, déjà musulman, s'était entretenu avec ce dernier, avait loué ses qualités et lui avait dit qu'il le respectait beaucoup mais qu'il craignait pour lui l'Enfer. Il lui avait expliqué l'Islam petit à petit en répondant à ses questions et ‘Abdillâh embrassa la nouvelle religion.
Ceux qui désirent inviter les gens à l'Islam doivent prendre l'exemple de Ka‘b qui a utilisé le respect et l'intimidation d'une façon subtile pour convaincre ‘Abdillâh.
Le Messager rencontra en premier lieu, son ambassadeur à Médine, Moç'ab Ibn Omair. Moç‘ab l'informa du nombre des combattants de Médine, de leur force militaire, des conditions économiques de la ville, de sa topographie, du comportement des Juifs, etc. Il lui dit également que la délégation comprenait des femmes. Le Messager l'avait exigé puisqu'il comptait les femmes comme des membres importants dans la société.
Le Messager demanda à Moç‘ab de lui amener tout d'abord, le chef du groupe. Al-Bara' ibn Ma‘roûr vint voir le Prophète accompagné du poète Sa‘d ibn Mâlik qui pouvait être considéré en ce temps-là comme un homme de médias et que le Prophète reçut chaleureusement. Les poètes étaient respectés aux temps des premiers Musulmans comme ils doivent l'être de nos jours à condition de produire un art respectable et utile à l'humanité et ne pas rechercher le profit matériel aux dépens de l'éthique.
Le Messager (BP sur lui) voulut aussi que la rencontre avec la délégation de Médine se passe la nuit, au dernier jour du pèlerinage à l'endroit de Al-‘Aqaba. Ainsi, si quelqu'un de Qoraïche les surprenait, ils pouvaient faire croire qu'ils étaient venus jeter les pierres du rite. Il leur avait posé les conditions de se coucher obligatoirement dans leurs tentes cette nuit et de se comporter d'une façon naturelle. Ils ne devaient pas non plus réveiller celui parmi eux qui se trouveraient endormi pour ne pas attirer l'attention. Ils devaient également venir à l'endroit convenu en petits groupes, pas plus de cinq à la fois. Abou Bakr et ‘Omar ne devaient pas assister à la réunion, ils allaient se tenir sur les montagnes voisines pour surveiller les allées et venues et les autres Musulmans de la Mecque n'allaient pas être informés de la réunion pour ne pas être inquiétés inutilement. Le Prophète avait insisté pour que deux femmes assistent à la réunion parce que, avec toutes les autres, elles devaient connaître leur responsabilité envers l'Islam. Cependant, cette réunion exposait ses participants à un grand danger et c'est ce que le Prophète craignait pour les femmes. Ces deux femmes étaient Nossayba Bint Ka'b et Asmaa' Bint Omar.
Une telle préparation pour une réunion si importante était nécessaire et il est clair comme il nous paraît dans la Sirah que le Prophète était absolument conscient du rôle que joue la bonne administration dans la réussite d'un tel événement.
Les membres de la délégation racontent et disent : “Nous étions sortis cette nuit comme des coqs de bruyères jusqu'à l'endroit prévu et le Prophète n'était pas encore là.”
Mais la mémoire de cette nuit est longtemps restée dans les cœurs et les esprits des Ançâr, qui soulignèrent que même si Badr était l'événement le plus marquant dans l'histoire de l'Islam, le jour de Al-'Aqaba reste l'événement le plus proche à leur cœurs. C'était effectivement un jour décisif dans l'histoire de l'Islam.
Al-‘Abbâs qui, après la mort de Abou Tâleb avait pris place à la tête des Bani Hâchim et était devenu le protecteur du Prophète (BP sur lui) vint avec lui. Il n'était pas encore musulman mais il assistait à la réunion en tant que membre de la famille du Messager (BP sur lui) et il prit la parole le premier. Il dit : “Je sais pourquoi vous êtes venus aujourd'hui et je voudrais vous dire que nous les Bani Hâchim protégeons Mohammad qui est un des nôtres comme vous le savez. Il est honoré parmi les siens, mais il a voulu vous joindre et c'est à vous de savoir ce que vous avez décidé. Si vous savez que vous allez le trahir et le livrer à ses ennemis après qu'il soit sorti vers vous, laissez-le dès à présent et nous continuerons à prendre soin de lui.”
Tous répondirent en même temps : “ Nous avons entendu ce que tu as dit. Ô messager d'Allah, demande ce que tu veux pour toi et ton Seigneur.”
Le Messager (BP sur lui) commença par réciter des versets du Coran puis dit :' Vous me prêtez serment de m'obéir dans la guerre et la paix ; de dépenser en temps d'aisance et de dénuement ; de recommander le bien et de prohiber le mal ; de défendre la vérité sans craindre personne et de me protéger contre quoi vous protégeriez vos femmes et enfants.”
Les Ançars demandèrent au Prophète : ‘Quelle sera notre récompense si nous acceptons, ô Messager d'Allah ?'
Le Prophète répondit :'Le paradis.' Puis se tut.
Al-haytham Al-tayhâne, prit un peu de recul et demanda au prophète : ‘Nous avons des relations avec les juifs de Médine que nous devrons couper à ton arrivée à Médine, si nous faisons cela et que tu remportes la victoire, retourneras-tu à la Mecque et nous laisseras-tu après que nous ayons coupé nos liens avec ces gens ?'
Le Prophète sourit et dit d'un ton ferme et sans équivoque : ‘Point du tout, mon sang est le votre et seule la mort nous séparera. Je suis de vous et vous êtes de moi, je combats celui que vous combattez et fais la paix avec vos alliés.'
Il ne leur promit ni de l'argent ni de royauté ni de nouvelles terres ni de nouveaux pays. Même pendant les conquêtes, aucun chef militaire n'était parmi les Ançâr et même dans le gouvernement, aucun ansâri n'a été élu Calife. Ceci était vraiment symbolique parce que cela signifiait que les Ançâr méritaient de n'être rétribués que par le paradis. Ils avaient fait serment d'allégeance en vue du Paradis et c'est ce qu'ils ont eu. Même après la bataille de Hounaïn, pendant le partage du butin de guerre, le Messager ne leur avait rien donné comme aux autres. Quelques-uns d'entre eux s'étaient fâchés mais le Messager leur avait rappelé le serment de Al-‘Aqaba et leur avait dit : “Est-ce que cela ne vous plaira pas plus de laisser les autres s'en aller avec les miettes des biens de ce monde, les chameaux, les brebis et que vous retourniez chez vous avec le Messager d'Allah parmi vous ?” Ils devaient rester dans l'Histoire le modèle de l'esprit d'abnégation qui donne tout en vue de la grâce d'Allah.
En entendant donc le Prophète dire que la rétribution de leur serment d'allégeance sera le paradis, Al-barâ' Ibn Ma'rour s'écria : "Tends moi ta main, Messager d'Allah. Certes, nous te protégerons et je le jure. Nous sommes des guerriers et nous avons hérité les arts du combats."
Suite à ces mots, les Ançâr s'écrièrent tous : "Tends nous ta main, messager d'Allah !" et se précipitèrent pour aller vite prêter serment sauf As'ad Ibn Zorâra. Il était le plus jeune parmi eux (environ 21 ans) mais apparemment le plus sage. Il dit : "Etes-vous conscients de ce que vous êtes en train de faire ? Vous prêtez serment de protéger cet homme et d'entrer en guerre contre les arabes et les étrangers (les autres peuples) mais aussi contre les blancs et les noirs. Si vous estimez ne pas être à la hauteur de votre promesse, laissez sa famille le protéger." En effet, As'ad craignait que l'enthousiasme des Ançâr les conduise à faire une promesse qu'ils seraient incapables de tenir. Il ne faisait que de les avertir mais cela ne voulait aucunement dire qu'il refusait de protéger le Prophète. Enfin, les participants à la réunion finirent par prêter tous serment d'allégeance au prophète.
Le Prophète leur demanda ensuite d'élire douze chefs qui seront chargés de faire les arrangements nécessaires pour l'arrivée des immigrants à Médine. Cette idée d'élire des chefs par les Ançâr eux-mêmes prouve d'ailleurs que la démocratie est une pratique ancienne dans l'Islam et qu'il est inexact de dire qu'il existe une discordance entre l'islam et la démocratie.
A la fin de cette réunion, le Prophète et les Ançâr entendirent une voix criant : "Attention à Mohammad et aux égarés ; ils se sont réunis pour vous combattre". Ce cri annonçait que la réunion fut découverte et que la nouvelle de ce rassemblement s'était ébruitée et qu'enfin de compte, même dans l'expérience prophétique (qui est en soi une expérience humaine), les erreurs peuvent exister.
En réalisant qu'ils étaient en danger, les Ançâr dirent au Prophète : "Permets nous d'attaquer les gens de Mena !". Mais le Prophète refusa et répondit : "Il ne nous a pas été ordonné de faire cela. Revenez dans vos tentes !"
Les Ançâr revinrent donc dans leurs tentes qui se situaient parmi les tentes des mécréants de Médine et Qoraïche commença tout de suite à faire le tour des tentes pour demander si quelqu'un avait vu ou non Mohammad. Et en se renseignant auprès des pèlerins de Médine, les mécréants affirmèrent n'avoir vu personne cette nuit.
Le pèlerinage se termina ensuite sans qu'aucun mal ne soit causé au Prophète ou aux Ançâr. Même les deux Ançâr qui avaient pris du retard à revenir à Médine et par conséquent furent capturés et torturés par Qoraïche, furent par la suite libérés parce que les intérêts commerciaux d'Abou Sofiâne risquaient d'être menacés.
Après son retour à la Mecque, le Prophète annonça aux musulmans la nouvelle du serment d'allégeance prêté par les Ançâr et leur permit de commencer à immigrer vers Médine. Il fit en sorte que la sortie des musulmans de la Mecque et que leur chemin vers Médine soient sécurisés en ordonnant aux musulmans aisés et puissants de voyager avec les musulmans pauvres et faibles.
Parmi les histoires des immigrants nous allons citer celle d'Oumm Salama. Elle sortit avec son mari et son fils vers Médine mais sa famille refusa qu'elle accompagne son mari. Et parce que Abou Salama ne pouvait pas s'opposer à sa famille, il la laissa et partit seul à Médine. Oumm Salama revint triste à la Mecque avec son fils mais la famille d'Abou Salama insista pour prendre son fils. Et à cause du conflit entre les deux familles sur le fils d'Oumm Salama, chaque famille se mit à tirer son petit-fils par son bras jusqu'à ce que ses épaules fussent cassées et la famille d'Abou Salama le prit.
Oumm Salama se mit pendant un an à visiter et à revisiter l'endroit où elle fut séparée de son mari et privé de son fils jusqu'à ce qu'un jour un homme bon la vit et décida de convaincre sa famille de la laisser faire ce qu'elle veut. Sa famille accepta enfin et Oumm Salama décida de faire le voyage seule, mais au milieu du chemin elle rencontra Othmâne ibn Talha qui était encore mécréant et qui décida de l'accompagner, elle et son fils jusqu'à Médine. Il l'accompagna donc pendant une distance de 500 Km, montra pendant ce voyage une noblesse surprenante et quand il arriva à Médine, il lui laissa son chameau et reprit son chemin vers la Mecque.
Othmâne Ibn Talha s'est lui-même converti et les compagnons croyaient que c'était à cause de la bénédiction de ce qu'il fit autrefois avec Oumm Salama. A cause de ce qu'il fit avec Oumm Salama le Prophète décida également de laisser à sa famille, après sa conversion, la possession des clefs de la Ka'ba alors que lorsqu'il était mécréant, il refusa de permettre au Prophète d'y pénétrer.
Egalement parmi les histoires des immigrants, il y a celle de Sohayb Al-Roumy à qui Qoraïche refusa le droit d'immigrer sans qu'il ne leur laisse toutes ses possessions. Et, Sohayb accepta d'abandonner toutes ses richesses et fortunes pour obéir au Prophète et immigrer avec ses compagnons à Médine. C'est pour cela qu'aussitôt que le Prophète apprit cela, il sortit le recevoir aux portes de Médine en lui disant : "Tu es certes le gagnant Abou Yahya !" et c'est à ce propos que fut révélé le verset suivant : "Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs. " (TSC[i], Al-Baqara (LA VACHE) : 207).
Il ne nous échappe pas de raconter à cette occasion l'histoire d'immigration de ‘Omar Ibn Al-Khattâb. Il prit ses armes, se dirigea vers la Ka'ba où il accomplit deux rak'at sous les yeux de Qoraïche puis cria : " Celui qui veut que sa femme soit veuve et que son fils soit orphelin n'a qu'à me rencontrer demain vers l'aube sur la vallée avant que je n'immigre". Et effectivement personne ne vint déranger son voyage mais au contraire, vingt pauvres musulmans le rejoignirent pour immigrer sous sa protection. Parmi eux 'Ayyâsh Ibn Abi Rabî'a et Hishâm Ibn Al-'âce. Cependant, Abou Jahl essaya de les décourager et trompa 'Ayyâsh en lui disant que s'il immigrait, sa mère allait se priver de l'eau et n'allait jamais se baigner. 'Ayyâsh décida donc de ne pas immigrer mais ‘Omar lui conseilla de ne pas écouter à ce que disait Abou Jahl et quand il vit qu'il était décidé, il lui offrit son chameau pour qu'il se souvienne de lui et qu'il ait une monture si jamais il décidait d'immigrer.
Mais une fois revenu à la Mecque, Abou Jahl l'emprisonna et le tortura avec l'aide des mécréants de Qoraïche. Il n'immigra qu'après deux ans lorsque 'Omar lui envoya le verset : " Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. "(TSC, Az-Zoumar (LES GROUPES) : 53).
Enfin et après l'immigration de tous les musulmans de la Mecque vers Médine, il ne restait plus que le Prophète, Abou Bakr et leurs familles. Le Prophète voulait être sûr que ses compagnons allaient tous être en sécurité à Médine avant qu'il ne parte. Sinon, s'il était parti sans que tous les musulmans aient immigré, les musulmans restants auraient été torturés par Qoraïche.


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