Le double déclassement du marché marocain dans des indices internationaux demeure, à notre sens, l'événement le plus marquant de l'année 2014. Standard & Poor's Dow Jones et FTSE ont tout deux rétrogradé le Maroc au rang de «marché frontière». Rappelons-nous, l'indice MSCI avait déjà opéré le même ajustement en juin 2013. Le déclassement du Maroc, opéré par désormais 3 indices, reflète certes des faiblesses conjoncturelles et structurelles au niveau du marché boursier, liées au manque récurrent de liquidité que connaît la place de Casablanca, mais il renvoie une image négative de l'économie dans son ensemble. Les investisseurs internationaux considèrent que le Maroc ne répond plus aux critères de performance et de croissance soutenue des marchés dits émergents. Nous savons tous que les investisseurs internationaux sont essentiels pour la croissance économique, ne serait-ce que par la masse de capitaux qu'ils manipulent et qui permettrait de combler le besoin croissant en financement de l'économie marocaine. Cependant, le recrutement de ces investisseurs nécessite de gros efforts car ils ont beaucoup d'exigences non seulement en termes de liquidité, mais également de transparence, de gouvernance et d'égalité de traitement fiscal. Sur tous ces points, beaucoup de chemin reste à parcourir! Une chose est sûre: les investisseurs étrangers ne nous pardonneront pas, indéfiniment, ce «retard».