Jorf Lasfar, c'est du lourd. Actuellement, c'est le département de Taoufiq Hejira qui suit de près le développement de ce site. De sources ministérielles, l'on apprend en effet qu'un plan d'aménagement, en bonne et due forme, est en gestation auprès des équipes du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace. Déjà prévu dans le cadre du schéma directeur de la région d'El Jadida en 2009, ce plan dont l'objectif premier est de renforcer le rôle industriel de Jorf Lasfar, sera bientôt activé, indiquent nos sources au sein du ministère. «Une étude devrait être initiée dans ce sens. Un plan d'aménagement sera élaboré en vue de l'extension de Jorf Lasfar vers juillet 2012», ajoute la même source. Le complexe industriel de Jorf Lasfar sera ainsi garni d'une nouvelle extension conformément aux dispositions de la stratégie industrielle tracée par le gouvernement pour l'horizon 2015. «Cette extension sera la première structure destinée aux industries lourdes, en ciblant les secteurs de l'énergie, de la métallurgie et de la chimie-parachimie», ajoute-t-on au ministère. Concrètement, les autorités veulent faire de cette nouvelle installation un atout pour renforcer la compétitivité de la région. Ainsi, une attention particulière est portée à l'équipement dont elle sera dotée, en prévoyant notamment des lots destinés à la grande industrie, caractérisée par des centres de santé, sécurité, protection civile, administration des douanes... Le projet prévoit également un espace spécialement dédié au pôle commercial, avec des restaurants d'entreprises et des hôtels, des zones naturelles et des espaces verts... C'est dire que tous les moyens seront mis en œuvre pour renforcer le positionnement de Jorf Lasfar dans le paysage industriel national. Aujourd'hui, l'OCP a déjà misé sur ce site, sans oublier l'ONE, par le renforcement de leur présence sur cette aire. Il est ainsi question d'installer davantage cette image de grande cité industrielle destinée à l'industrie lourde, métallurgique et chimique. Une mission qui s'avère aujourd'hui, plus que jamais, indispensable en raison de l'importance économique que revêt le port de Jorf Lasfar. «L'élaboration du plan d'aménagement pour le site industriel de Jorf Lasfar est primordiale pour accompagner son évolution et son développement, et répondre au mieux aux attentes des acteurs locaux et des investisseurs industriels», ajoute notre source. Plusieurs barrières à lever Cela dit, il serait illusoire de croire qu'il suffit de la volonté des autorités pour que le projet soit correctement réalisé. Car il est aujourd'hui question de maîtrise, avant tout, des contraintes qui y sont liées. Et le ministère semble en avoir conscience. Ce dernier a en effet répertorié un certain nombre de contraintes auxquelles l'étude à commanditer devra apporter, au moins, des pistes de solution. À commencer par la vocation du site industriel en lui-même. Celui-ci est, en effet, répertorié dans la case de projet «industriel», donc vide de tout aspect social et culturel, et par là même le sous-équipement en matière d'équipements socioéconomiques, culturels et de loisir. Mais la grande problématique à laquelle sont confrontés les industriels de Jorf Lasfar au quotidien réside en l'accès difficile à la zone. La route qui y est dédiée connaît en effet un flux important et surtout diversifié (poids lourds, transports en commun, notamment en période estivale, moussems, accès à la ville de Oualidia...), sans oublier le déficit en voiries aménagées. C'est d'ailleurs pour trouver principalement des solutions à ces problématiques que le ministère prévoit cette étude. Ainsi, cette dernière aura pour principaux objectifs l'optimisation et l'harmonisation du développement du site industriel de Jorf Lasfar et son environnement, tout en prenant en considération les effets induits par la dynamique industrielle (économiques, sociaux, environnementaux...), l'harmonisation également du paysage urbain en valorisant les atouts environnementaux de la zone et en garantissant son équilibre écologique, et surtout de proposer une trame viaire susceptible de répondre au mieux aux flux diversifiés et importants, en vue de garantir la fluidité de la circulation entre le site industriel et le réseau routier existant. C'est donc une réelle mutation du complexe de Jorf Lasfar à laquelle on devrait s'attendre courant les deux prochaines années. Encore faut-il que ce projet soit réalisé dans les règles de l'art et que l'engouement des industriels suive.