Réglementation de la vente d'armes de chasse La circulaire du ministre de l'Intérieur du 9 novembre 2002 qui met un terme à la vente libre des carabines de calibre 9mm n'a pas vraiment arrangé les affaires des vendeurs d'armes de chasse au Maroc. Mustapha Sahel. La circulaire du 20 janvier 2003 du ministère de l'intérieur qui remet de l'ordre dans le commerce d'armes de chasse a été très mal accueillie par les rares commerçants qui continuent à opérer dans ce secteur. Mais c'est peut-être la circulaire du ministre de l'Intérieur du 9 novembre 2002 qui met un terme à la vente libre des carabines de calibre 9mm qui n'a pas vraiment arrangé les affaires des vendeurs d'armes de chasse au Maroc. Les magasins qui faisaient jusqu'à présent l'essentiel de leur chiffre d'affaires avec ce genre de fusil très apprécié notamment par les jeunes chasseurs. C'est d'ailleurs un modèle qui connaît un grand succès parce que son prix reste relativement abordable par rapport aux autres modèles. Une facture qui varie entre 1500 dhs et 2700 dhs. Alors que les fusils de chasse classiques dépassent les dix mille dhs. Attentat Si pour les commerçants, cette histoire leur a fait perdre des sous, de l'autre côté, pour les autorités, les motivations sont aisément identifiées. Sur Casablanca d'ailleurs, de la quinzaine de magasins qui se partageaient le marché dans les années 50, il ne reste plus que quatre vendeurs qui continuent tant bien que mal de faire survivre une activité en régression constante. Les armes sont importées de France, d'Espagne et d'Italie. Les marques de notoriété internationale comme les fusils Beretta connaissent toujours autant de succès. Il est vrai que le commerce des armes est régi par une législation obsolète. Une réglementation de la vente , de l'introduction, du commerce et du port des armes de chasse et de luxe et de leurs munitions qui date du dahir du 31 mars 1937. Mais cette obsolescence des textes est le dernier des soucis du ministère de l'intérieur. Pour les autorités le spectre des attentats et l'insécurité restent le principal moteur de ces différentes circulaires. La dernière affaire du vol d'armes à la caserne militaire de Taza dont on ne connaît pas encore les tenants et les aboutissants n'a fait qu'accélérer le processus. L'affaire avait démarré le mercredi premier jour de l'an. C'est un contrôle de routine à la caserne militaire de Taza qui va faire état de la disparition de sept kalachnikov et de 15 boîtes de cartouches. L'alerte donnée, la gendarmerie qui avait placé des barrages sur tous les points d'accès de la région avait réussi à arrêter le jeune soldat chez lui le lendemain du vol, à Meknès. L'interrogatoire du soldat a levé le voile sur des complicités au sein de la caserne, une dizaine de militaires qui seraient impliqués dans l'organisation de ce vol. Pour ce qui est des véritables commanditaires de l'opération, selon la thèse officielle, ces armes étaient destinées à être vendues à un repris de justice, recherché pour meurtre, qui projetait le braquage d'une banque. Mais les arrestations opérées dans le cadre de l'enquête montrent bien que la police soupçonne les milieux extrémistes islamistes. De l'enquête qui fut menée parallèlement par la DST et les services spéciaux de l'armée, on ne sait pas aujourd'hui si les motivations de la bande relèvent vraiment de l'activisme extrémiste ou du simple banditisme. Pourtant dès le départ on a privilégié la piste terroriste. On n'a d'ailleurs pas oublié l'attentat de l'hôtel Asni de Marrakech qui avait été commis en 1994. A Marrakech, le 24 août 1994 deux hommes armés et cagoulés avaient tiré des coups de feu en l'air avant de prendre pour cible un petit groupe de touristes présent dans le hall de l'hôtel Atlas-Asni. Braquage Deux Espagnols avaient été tués et une Française grièvement blessée. Le commando composé de Stéphane Aït Idir, de Redouane Hammadi, Tarek Felah trois beurs de la cité des 4 000 à La Courneuve d'Orléans avait été arrêté. Avant d'être appréhendés, les terroristes avaient un programme bien chargé, ils devaient perpétrer au moins quatre actes terroristes au Maroc. A Marrakech, puis à Casablanca, Tanger et Fès. Chaque commando avait une mission bien précise, à Tanger, un groupe de terroristes devait se rendre sur la plage et tirer sur la foule des baigneurs. À Casablanca, deux Marocains, Mohamed Azil et Abderrazak Mountassir, aujourd'hui détenus en France, et un Algérien, Hamel Merzoug, condamné à mort à la prison de Kenitra, devaient s'attaquer à une synagogue. Et sur Fès, Abderrahmane Boujedli avait pour mission avec deux de ses complices d'assassiner un agent de police. On comprend un peu mieux cette frénésie des autorités de se prémunir contre toute tentative de ce genre. Même si au fond, une carabine 9mm qui peut juste rattraper au vol un moineau ne risque pas vraiment d'intéresser les disciples de Ben Laden.