Tirant les leçons de son revers en Serbie, l'Algérie a opéré un changement dans sa communication officielle sur ses réunions avec les pays soutenant le plan marocain au Sahara occidental. En témoigne le communiqué publié par la présidence algérienne portant sur l'échange téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa. Les entretiens ont porté sur «les voies et moyens de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays amis dans différents domaines». Les deux parties ont procédé à «un échange de vues sur les questions d'actualité d'intérêt communs, notamment la médiation algérienne dans le dossier ukrainien-russe et sont convenus d'une prochaine rencontre dont la date sera fixée ultérieurement», indique la même source sur sa page Facebook. Lors de sa visite au Portugal, en mai dernier, le président Tebboune avait tenu à aborder avec son hôte, De Sousa, la question du Sahara, même si ce dernier avait ignoré dans sa déclaration «le droit du peuple du peuple sahraoui». Il avait également omis de plaider pour «un rôle de l'Union africaine» dans le règlement de la question du Sahara, comme l'Algérie y tient. A l'occasion de la tenue, le 12 mai à Lisbonne, de la 14e Réunion de haut niveau Maroc-Portugal, le gouvernement portugais dirigé par le socialiste António Luís Santos da Costa a réaffirmé son appui au plan marocain d'autonomie au Sahara. «Le Portugal réitère son soutien à l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, qu'il considère comme une proposition de solution réaliste, sérieuse et crédible convenue dans le cadre des Nations unies», est-il indiqué dans la Déclaration conjointe publiée à l'issue de ce sommet. Sur les traces de la présidence algérienne, le ministère des Affaires étrangères a emprunté la même voie dans sa communication sur l'appel téléphonique entre le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra. La question du Sahara est totalement absente du texte publié par le ministère algérien. Pour leur par, les Pays-Bas saluent plutôt le plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. «C'est une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU» en vue de parvenir à une solution au différend régional, avait indiqué le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra, dans le communiqué conjoint publié, en mai 2022 à Marrakech, à l'issue de ses entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita. La question du Sahara était présente dans le communiqué sanctionnant la dernière session du Dialogue stratégique entre l'Algérie et l'Italie, tenue lundi à Alger.