John Bolton, la voix de l'Algérie à Washington, risque la taule après son inculpation    La DGSN ouvre une enquête suite à la tentative de suicide d'un policier impliqué dans un homicide    La Nuit de l'Horreur transforme les cinémas marocains en labyrinthes du frisson    L'humeur : Diane Keaton, au cinéma comme à la vie    Aérien : EasyJet installe au Maroc sa première base en Afrique    Mondial U-20 : Deux vols spéciaux de RAM pour assister à la finale    Le Conseiller spécial du Président Trump réitère le soutien des Etats-Unis à la souveraineté du Maroc sur son Sahara    Mondial U20 : Mohamed Ouahbi, stratège d'une nouvelle épopée glorieuse du football marocain    Talbi Alami s'entretient avec le président du Conseil national palestinien    Les coopératives au Maroc génèrent une valeur ajoutée de 21,3 MMDH, soit 3% du PIB    Produits sans fumée : Les enjeux d'une normalisation    USFP: Lachgar se dirige vers un 4ème mandat    Logistique : BLS finalise le rachat de La Voie Express    Jalil Tijani en tournée : Un nouveau spectacle « habitus » entre rires et vérités    17 octobre, journée mondiale du don d'organes et de tissus humains : 8000 citoyens marocains par an pourraient retrouver la vue grâce à la greffe d'une cornée    La Russie salue les Initiatives Royales relatives à l'Atlantique et au Sahel    CCAF : Le Wydad de retour aux compétitions africaines ce dimanche (vidéos)    CAF /Arbitrage :un nouveau président de la Commission, Hadqa responsable du pôle futsal    Mix énergétique au Maroc : quelle place pour le solaire ?    Family Offices : comment le Maroc peut-il capter ces milliards d'investissement privé ?    Ménages : la confiance recule, le moral résiste    Education : Plus de 4.000 étudiants marocains poursuivent leurs études en Russie    BLS completes the largest deal in the history of Moroccan logistics with the acquisition of La Voie Express    SM le Roi adresse un message de condoléance au Président kényan suite au décès de l'ancien Premier ministre Raila Odinga    Le Maroc et la Russie scellent un nouvel accord de pêche    HB / CAHCC 25 : Les quarts de finale (H), cet après-midi, avec la présence de M. Derb Sultan    Festival du Cinéma Méditerranéen de Tétouan : la 30e édition lève le voile sur sa sélection officielle    Maroc–Argentine : un choc amical de rêve... mais trop cher    Mohamed Ouahbi : « Nous voulons ramener la Coupe au Maroc »    Mondial U20 : le Maroc renverse la France en utilisant trois gardiens    Le Tchad mise sur une justice équitable et efficace    Madagascar exclue de l'Union africaine    L'Ouganda inaugure le premier hub Africain de l'IA    Le compositeur marocain Youssef Guezoum en lice pour les Grammy Awards 2025    Diplomatie : Nasser Bourita reçu à Moscou par Sergueï Lavrov    Les températures attendues ce vendredi 17 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce vendredi 17 octobre 2025    USA : Trump annonce qu'il compte rencontrer Poutine prochainement à Budapest    Yassine Bounou prolonge son contrat avec Al-Hilal jusqu'en 2028    Fútbol: Azzedine Ounahi saborea su renacimiento con el Girona FC    Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis au Maroc prête serment    GenZ 212 : Jusqu'à 15 ans de prison pour 17 accusés des émeutes à Ait Amira    France : Marion Maréchal devant la justice pour diffamation contre une école musulmane    Espagne : Au Parlement, les extrêmes s'allient contre l'accord Maroc–UE incluant le Sahara    Sous le Haut Patronage de S.M. le Roi, un opéra de la Fondation El Akademia Masterclass célèbre le cinquantenaire de la Marche Verte    Kebir Mustapha Ammi : « Il faut accepter que l'autre, fut-il notre adversaire, possède une part de vérité »    Le Colonel Randrianirina prend les rênes de Madagascar    M.A.M : Une soirée inaugurale pour ranimer l'âme plurielle du Maroc en musique    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sahara-CIA files #14 : L'épopée de Hassan II pour mettre fin à l'occupation espagnole
Publié dans Yabiladi le 18 - 07 - 2024

En octobre 1975, la CIA a renseigné sur les actions du roi Hassan II pour mettre fin à la présence espagnole au Sahara. Le document déclassifié mettait en garde sur les conséquences de l'échec de cette démarche, notamment l'hypothèse d'un coup d'Etat militaire au Maroc. Plus tard, il est devenu clair que le souverain planifiait bien un départ des Espagnols, mais par le biais d'une marche pacifique, connue sous le nom de la Marche verte.
Deux semaines avant le discours du roi Hassan II annonçant à son peuple la tenue de la Marche verte pour récupérer les territoires du Sahara et en expulser l'occupation espagnole, les renseignements américains ont suivi de près les actions de Rabat. Ils ont estimé que le pays se préparait à une action militaire.
Le 3 octobre 1975, une note envoyée par la CIA à Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale américaine, a indiqué que «la présence continue de l'Espagne dans le Sahara pourrait provoquer un conflit grave». «Des combats prolongés et de lourdes pertes dans les rangs espagnols pourraient provoquer une crise politique à Madrid», poursuit-on.
Intitulé «Projets marocains d'envahir le Sahara espagnol», le document n'exclut pas «l'entrée de l'Algérie dans le conflit». En revanche, «la Mauritanie, qui revendique également le Sahara espagnol, évitera probablement toute intervention militaire».
L'échec, synonyme d'un coup d'Etat militaire à Rabat
Déclassifié le 14 septembre 2000, le document indique que le roi Hassan II mène, depuis quelque temps, «une politique à haut risque concernant le Sahara espagnol». «En août dernier, il a réaffirmé son intention d'acquérir la société espagnole Sahaya avant la fin de l'année. A ce moment-là, il a promis d'attendre un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant les revendications maroco-mauritaniennes sur le territoire, mais il a peut-être décidé d'agir plus tôt, voyant la faiblesse de l'Espagne», notent les renseignements américains.
Quand Kissinger «révélait» aux Espagnols que Hassan II préparait une attaque armée au Sahara
Le document poursuit : «On craint également de plus en plus à Rabat que la décision de la Cour soit contradictoire ou défavorable au Maroc et que le rapport d'enquête de la Commission de décolonisation des Nations unies cautionne enfin l'indépendance du territoire. Il est possible que Hassan II ait conclu que l'intervention des forces armées provoquerait une médiation internationale favorable.»
L'agence a confirmé que le roi Hassan II avait le soutien de la majorité des Marocains concernant le Sahara espagnol. Pour autant «l'éventuel échec du pari militaire pourrait confronter [le Maroc] à un grave problème, le rendant vulnérable à un coup d'Etat».
«Rabat n'attend une résistance efficace que de la part d'environ 5 000 soldats espagnols au Sahara, des unités de l'armée de l'air espagnole basées aux îles Canaries et éventuellement de forces terrestres algériennes. Si les Marocains doutent que l'Algérie intervienne militairement, le Maroc l'a bien annoncé. Il existe cependant des preuves que d'autres forces arabes arrivent au pays.»
Document de la CIA
Selon l'agence, les forces arabes «affluent rapidement par voie aérienne sans être détectées». «Nous soupçonnons que la plupart des arabo-orientaux s'impliquent dans un éventuel conflit arabo-arabe avec un rôle de médiation, bien que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) puisse constituer une exception», ajoute-t-elle.
Le même document indique que le Maroc a maintenu environ un quart de son armée de plus de 55 000 soldats dans le sud, depuis le milieu de l'année 1974. Les unités sont restées sur place, malgré d'importants problèmes d'approvisionnement et moral des troupes au plus bas, vu les conditions rudimentaires. «Les Marocains seront néanmoins confrontés à d'importantes difficultés à mener et à poursuivre une attaque majeure contre les forces espagnoles ou algériennes», estime la CIA.
L'agence a souligné que si le roi Hassan II avait décidé de faire la guerre, «il aurait sérieusement mal évalué l'éventuelle riposte espagnole à l'invasion». «Bien que Madrid ne souhaite ni rester dans le Sahara, ni mener une guerre coloniale, les forces espagnoles sur place résisteront aux expulsions forcées. Dans le même temps, Madrid appellera les Nations unies à rétablir la paix et demandera le soutien de Washington», écrivent encore les renseignements américains.
Les répercussions de la guerre sur l'Espagne
La note affirme qu'au départ, un conflit armé avec le Maroc unirait la plupart des Espagnols et aiderait le régime à détourner l'attention du public des problèmes internes. Cependant, en cas de poursuite des offensives, la guerre pourrait prendre une autre dimension et diviserait les Espagnols.
Selon le document, des divisions pourraient également émerger au sein de l'armée, jusque-là élément le plus stable de la société espagnole. Le corps militaire pourrait finalement montrer «divergences sur le bien-fondé de mener une guerre dans une région» que le gouvernement madrilène «s'est déjà déclaré être prêt à abandonner», estime la CIA.
Concernant l'Algérie, favorable à l'indépendance du Sahara espagnol, elle pourrait prendre ses distances d'une intervention militaire directe. «Cependant, cela créera autant de problèmes que possible pour le Maroc. Nous attendons de l'Algérie qu'elle soutienne le Front Polisario, groupe sahraoui indépendantiste, en menant une rébellion soutenue. L'Algérie pourrait également déplacer des forces vers la frontière nord du Maroc, pour faire pression sur le roi Hassan II et renouveler son soutien aux dissidents marocains», fait savoir la note.
Et d'ajouter : «Il est presque certain que les Algériens déploieront un effort diplomatique international intense, afin de dénoncer l'agression marocaine.» Si l'Algérie intervient avec une force militaire directe, «les Marocains pourraient enregistrer un certain succès, car ils sont plus nombreux que les 4 000 à 6 000 soldats stationnés dans le sud-ouest de l'Algérie».
Cependant, «l'armée de l'air algérienne, avec environ 200 avions de combat, pourrait inverser la situation face aux 40 avions marocains. Ainsi, elle pourrait «jouer un rôle décisif en soutien aux forces terrestres, qui sont à peu près de la même taille» que celles du Maroc.
La surprise de Hassan II
Contrairement aux prévisions de la CIA, le roi Hassan II a finalement attendu l'avis de la CIJ. Le jour-même, le 16 octobre 1975, il a prononcé un discours diffusé sur la télévision nationale. Il y a annoncé la tenue d'une une Marche verte vers le Sahara.
Maroc : Les conséquences de la Marche verte sur le Polisario [documentaire]
Le 5 novembre 1975, Hassan II s'est adressé aux volontaires avec ces mots :
«Cher peuple, demain, par la volonté de dieu, tu pénètreras les frontières. Demain commencera la Marche, par la volonté divine. Demain, tu fouleras une terre qui est la tienne. Vous toucherez un sable qui est le vôtre. Vous embrasserez un territoire de votre cher pays.»
Le 9 novembre de la même année, le souverain a appelé les participants à repartir, pour entamer les négociations. Le 14 du même mois, celles-ci ont abouti à la signature de l'Accord de Madrid. En vertu de ce traité, l'Espagne a renoncé à la partition du Sahara entre le Maroc et la Mauritanie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.