Malgré les sommes d'argent qu'elle a pu rapporter à son proxénète en six mois de séjour à Dubaï, une jeune Marocaine n'a toujours pas pu récupérer son passeport. L'homme est actuellement entre les mains de la justice émiratie. Arrivée à Dubaï le 16 janvier dernier, une jeune marocaine de 25 ans, s'est fait confisquer son passeport par un proxénète qui l'a contrainte à se prostituer, révèle la presse émiratie. La jeune femme avait pourtant immigré dans le Golfe pour travailler en tant que femme de ménage. Un travail qu'elle avait trouvé par l'intermédiaire d'une certaine «Fawziya» au Maroc. C'est d'ailleurs elle qui organisera le voyage de la jeune femme vers les Emirats arabes unis (EAU). «Fawziya m'avait demandé de lui verser 5 000 dirhams marocains pour me trouver le travail, me disant que je devais payer le double de ce montant à mon sponsor après mon arrivée aux EAU, raconte-elle. Je suis illettrée et je ne sais faire autre chose que le ménage. J'ai accepté et lui ai remis mon passeport et des photos». Deux semaines plus tard, la jeune marocaine reçoit de «bonnes nouvelles» de Fawziya: son passeport et son visa sont prêts. C'est ainsi qu'elle s'envole pour Dubaï. Arrivée sur place, elle est accueillie par un Syrien, qu'elle nomme MS. L'homme l'a conduite dans un appartement pour son hébergement. «MS m'a demandé de prendre une douche et de me reposer, dit-elle. Avant de quitter l'appartement, il m'a fait déposer mon empreinte sur un reçu de paiement, prétendant que je devais le faire pour protéger les droits financiers de mon parrain à qui je devais payer le coût du visa». «Si je voulais me prostituer je l'aurais fait dans mon pays» Deux heures plus tard, l'homme revient. La voyant vêtue, il lui demande de changer sa robe pour qu'il l'emmène là où elle doit travailler. «J'ai changé ma robe, mais il n'a pas aimé ce que j'ai mis, disant que ce n'était pas adapté au travail que j'allais faire». La jeune femme demande alors une robe «appropriée». Celle-ci était très dénudée, elle interroge ses interlocuteurs quant à la nature du travail dont il est question. De manière crue, «ils m'ont dit que c'est la prostitution. Alors, j'ai refusé. je leur ai dit que si je voulais me prostituer, je l'aurais fait dans mon pays», raconte la victime. Sur ces paroles, le proxénète la menace et brandit le reçu qu'elle a signé à son arrivée, disant qu'elle risque la prison si elle ne se plie pas. «Il disait que je devais payer 45 000 dirhams pour rembourser les frais de mon voyage. N'ayant pas d'autre option, je me suis soumise à sa menace». Les 45 000 dirhams n'ont pas suffi Le proxénète Syrien déposait régulièrement la jeune Marocaine chez ses clients dans les hôtels de Dubaï. Elle raconte que le 19 février une jeune Marocaine est également arrivée aux EAU dans les conditions similaires aux siennes. Elle s'est elle aussi prostituée pour le compte du Syrien, mais seulement pendant deux mois, le temps de rembourser les frais de son voyage. C'est ainsi que la jeune femme va également réclamer son passeport après avoir rapporté les 45 000 dirhams exigés à son arrivée. «Mais il a refusé de me le donner, disant que je devrais continuer de travailler dans la prostitution parce que je dois payer plus», explique-t-elle. «À ce moment, je me suis mise en colère. J'ai ouvert la porte de l'appartement et commencé à crier et crier et frapper aux portes des voisins. MS s'est enfui avec les autres femmes». Pendant que le proxénète s'enfuyait, la jeune femme a réussi à lui arracher son sac avec lequel elle est allée à la police. Après de brèves investigations, la police a réussi à mettre la main sur l'homme qui n'a pas tardé à avouer. En réalité, il avait donné une copie du passeport de la jeune femme de 25 ans à une autre marocaine recherchée par la police. Affaire en justice Les enquêteurs ont soumis, à la cour de justice, toutes les vidéos des différentes rencontres d'hôtels où la jeune femme était déposée par le proxénète syrien. Le Cour étudie actuellement le dossier et devrait rendre son verdict le 14 juillet prochain. Pour l'instant la jeune marocaine est encore à Dubaï. Il n'est pas dit non plus si la dame qui lui a soit disant trouvé du travail depuis le Maroc est impliquée dans le réseau. Cette affaire vient s'ajouter aux nombreux cas de prostitution dans lesquels de nombreuses marocaines sont régulièrement impliquées dans les pays du Golfe. Il faut cependant signaler que si certaines le font de plein gré, d'autres, comme cette jeune femme de 25 ans, se retrouvent coincées entre les griffes de proxénètes.