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Marche Verte : Un Marocain raconte son aventure alors qu'il n'avait que 20 ans
Publié dans Yabiladi le 04 - 11 - 2011

Chaque 6 novembre, le Maroc célèbre la Marche Verte, un évènement historique durant lequel 350 000 Marocains et Marocaines se sont lancés vers le Sahara, en 1975, brandissant drapeaux marocains et Corans pour revendiquer la marocanité du territoire. Omar Fariat faisait parti de ces milliers de militants pacifiques. Il n'avait que 20 ans à l'époque. Il raconte son aventure vers le désert.
Chaque année, le 6 novembre, le coeur d'Omar Fariat bat la chamade. Alors qu'il n'avait que 20 ans, il décide de participer à l'une des plus grandes manifestations du Maroc contemporain : la Marche Verte, al Massira al Khadra, appelée ainsi d'après la couleur verte représentant l'Islam.
La marche pacifique a été lancée par feu Hassan II pour revendiquer la marocanité du Sahara et libérer le territoire de la présence des Espagnols. Cet évènement a été préparé longuement à l'avance mais dans le plus grand secret. On l'a surnommé l'opération fath. Dès le mois de septembre 1975, le Roi Hassan II informe en secret les gouverneurs de son projet. Ensuite, des centaines de fonctionnaires reçoivent une formation spéciale accélérée pour gérer et organiser la marche historique. Ils n'en connaissent pas encore alors les objectifs.
Marche pacifique
Le 16 octobre, Hassan II fait un discours révélant au grand jour le lancement de la marche. Il appelle les Marocains à se mobiliser.
«Les portes du Sahara nous sont juridiquement ouvertes, tout le monde a reconnu que le Sahara nous appartient depuis la nuit des temps. Il ne nous reste donc qu'à occuper notre territoire. […] La question du Sahara concerne tous les Marocains. Nous ne possédons pas la bombe atomique, nous ne possédons pas des fusées, mais nous avons suffisamment d'armements et de forces pour engager la lutte armée et pourtant nous avons choisi la marche pacifique.»
Omar Fariat, Casaoui, a 20 ans quand il s'inscrit dans un bureau de quartier pour participer à la marche. L'une des grandes difficultés auxquelles il doit faire face est de convaincre ses parents de le laisser partir vers le désert.
«Au départ, mes parents ont refusé de me laisser partir. Ils avaient peur pour moi parce que je n'avais jamais voyagé sans eux et en plus je partais avec des amis. J'ai donc décidé d'aller m'inscrire sur les listes des volontaires en cachette. Pour moi, je ne devais écouter personne à part moi-même, je devais absolument partir pour libérer mon pays. Je ne leur ai rien dit jusqu'au jour J où j'étais prêt à partir. Je portais ce jour-là un simple jean, un gilet et un turban pour me protéger du soleil dans le désert. J'ai emmené avec moi une paire d'espadrille et à mon retour elle était totalement usée à force de marcher ! Mon père a commencé par me regarder, il m'a ensuite lancé un sourire et m'a dit "que Dieu te protège mon fils"», déclare-t-il.
Le jour du grand départ
C'est ainsi qu'Omar quitte sa famille. Avec quelques uns de ses amis du quartier, ils se rendent à Aïn Sebaâ. Aves des centaines d'autres volontaires, ils vont y rester deux jours dans l'attente du grand départ. Dans tout le Maroc, des milliers de bus et de camions sont réquisitionnés par les autorités pour transporter cette masse humaine vers le Sahara. Des trains, des bateaux et des véhicules sont également mobilisés pour transporter des tonnes de vivres.
La veille du grand départ, Hassan II prononce un nouveau discours à Agadir pour lancer la marche verte avec les célèbres phrases :
«Demain, tu franchiras la frontière. Demain, tu entameras ta Marche. Demain, tu fouleras une terre qui est tienne. Tu palperas des sables qui sont tiens.»
«On nous a rassemblé en groupes de dix et on nous a remis une tente, une couverture, un sac à dos dans lequel il y avait un Coran - que j'ai toujours aujourd'hui - des portraits du Roi Hassan II et un couteau pour se défendre, car on allait dans le désert et on ne savait pas ce qui pouvait se passer. Ensuite on est monté dans des cars», se souvient-il.
C'est ainsi que le bus transportant Omar et d'autres volontaires prend la route pour quatre jours en direction du Sahara.
«C'était un voyage inoubliable! Vous vous imaginez, il y avait une longue ligne de 300 cars l'un derrière l'autre qui prenaient la route. Dans le bus, on chantait, on dansait et à chaque fois qu'on entrait dans un village, les populations nous accueillaient chaleureusement. On était si fier !»
«On est arrivé ensuite à 15 kilomètres de Tarfaya. On a installé nos tentes là-bas et on a campé une dizaine de jours. C'est là qu'il y a eu le discours royal lançant le départ de la marche. On a ensuite marché une dizaine de kilomètres. Au dessus de nos têtes, il y avait des hélicoptères espagnols qui nous suivaient, je me souviens parfaitement qu'on voyait leurs mitraillettes. Ensuite, ils nous ont lancé des boîtes de cigarettes pour nous dire qu'ils ne voulaient pas nous faire de mal. Très vite, une rumeur circulait parmi la foule disant que leurs cigarettes étaient empoisonnées. On les a donc jetées par terre et on a continué vers l'avant», se remémore-t-il.
Le Sahara libéré
Les milliers de volontaires franchissent les barbelés installés par les espagnols. «Ca y est, on avait libérer notre Sahara !», s'exclame Omar.
«On est resté une dizaine de jours en campant dans nos tentes. On a eu à ce moment un peu plus de problèmes de réapprovisionnement en nourriture et en eau, mais cela n'empêchait pas d'avoir une entraide exceptionnelle entre les volontaires. On aurait dit une énorme famille, sans oublier qu'il y avait des femmes et des jeunes filles avec nous et tout le monde veillaient sur elles.»
Une fois le Sahara libéré, l'heure du retour vers leur foyer a sonné pour les 350 000 volontaires. «Il y a eu le discours du roi qui annonçait que le Sahara était enfin libéré et c'est à ce moment là qu'on est rentré. A chaque fois qu'on traversait un village, les populations nous accueillaient comme des héros. C'était encore beaucoup plus chaleureux qu'à l'aller. Je suis rentré à la maison, mes vêtements étaient pleins de poussière et de sable du désert. Tout le quartier criait : "ils sont revenus !" Les voisins, les voisines, les amis de mes parents sont venus m'accueillir et me féliciter. Je regardais mon père qui avait les larmes aux yeux et il m'a serré fort dans ses bras. C'était la première fois de ma vie que je sentais que mon père était fier de moi parce que je faisais beaucoup de bêtises quand j'étais petit !», déclare-t-il.
«Il fallait vivre cette expérience. C'est un énorme risque qu'on a pris. On a quand même affronté l'armée espagnole, ce n'est pas rien. Ils auraient pu nous éliminer comme des lapins et personne ne l'aurait su. A cette époque, les jeunes étaient plus patriotiques qu'aujourd'hui. Tu pouvais tout critiquer sauf ton pays. Les jeunes ne toléraient pas cela», conclut Omar.


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