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Ahmed Réda Guédira, un homme d'influence
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 16 - 12 - 2003

Huit ans après la mort d'Ahmed Réda Guédira, l'histoire lui donne raison sur bon nombre de points. Un véritable visionnaire qui a laissé une empreinte indélébile sur l'échiquier politique national.
Il y a huit ans, pratiquement jour pour jour, qu'Ahmed Réda Guédira est décédé. Le jeudi 14 décembre 1995, il a rendu l'âme à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris à la suite d'une longue maladie. Ahmed Réda Guédira était un conseiller, un ministre, un compagnon, bref un fidèle de Feu Hassan II et un serviteur loyal du Trône. Il aimait, lui-même, répéter qu'il était "l'ombre du Roi". Et pour cause, il faisait partie de ces personnes, qui se comptent sur les doigts d'une main, capables de décrypter un simple regard du Souverain Hassan II. C'est en 1945 qu'il avait été présenté au Prince Moulay Hassan qui avait 16 ans. Guédira en avait 22. La première prise de contact a eu lieu lors d'une pêche à la truite.
C'était l'un des hommes clés du pouvoir qui a laissé une empreinte indélébile dans le paysage politique national où il a été un des acteurs les plus actifs et à tous les niveaux. Il avait une certaine idée de la démocratie et du libéralisme qu'il essayait à chaque occasion de concrétiser.
Dès 1955, Ahmed Réda participe aux négociations d'Aix-les-Bains pour l'indépendance du Maroc.
Ce fidèle parmi les fidèles qui a fait ses études au collège Royal puis à la faculté de Droit de Paris était également un juriste et un avocat brillant.
Il était sans doute un homme de principe, prônant la suprématie du droit quelle que soit la situation. C'est ainsi qu'il démissionne du gouvernement en 1969 quand le général Oufkir, alors ministre de l'Intérieur, réprime violemment le mouvement estudiantin. Rien à voir avec le général Oufkir, c'est une question de principe, pour Guédira. Force est de constater que ce dernier ne mélangera jamais le passionnel et le juridique. Pour preuve, ses prises de positions au lendemain de l'attentat contre l'avion royal en 1972, dont l'instigateur n'est autre que le général Oufkir, lui-même.
A cette occasion, et alors qu'il était déjà un homme influent au Palais, Ahmed Réda Guédira a revêtu sa robe d'avocat pour défendre le lieutenant Boukhalef, l'un des pilotes qui mitraillèrent le Boeing royal. Dès le début du procès des putschistes, il demanda, en vain, que le colonel Ahmed Dlimi soit récusé en tant que juge. Ce dernier se trouvait à bord de l'avion le jour de l'attentat aérien et faillit être une des victimes. Ahmed Réda Guédira le considéra donc comme juge et partie.
En 1963, il crée le Front de défense des institutions constitutionnelles (FDIC) pour contrecarrer les partis issus du Mouvement national, notamment l'Istiqlal. Ces prises de positions vis-à-vis du parti d'Allal El Fassi ne l'ont jamais poussé à sacrifier ses principes qui prônent le respect des libertés individuelles. En témoigne, encore une fois, sa farouche opposition, en 1959, à l'adoption d'un texte limitant les libertés de la presse. Cette loi interdisait aux journalistes de donner toute information «à des fins politiques et dans le but de provoquer une réaction de l'opinion publique». Pourtant le texte aboutissait à la suspension des journaux de l'Istiqlal, parti qu'il combattait. Avec le FDIC Guédira se lance dans les élections législatives de 1963. Il noue une alliance avec les partis politiques, réputés hostiles à l'Istiqlal, notamment le Mouvement Populaire de Mahjoubi Ahardane et Abdelkrim El Khatib. Mais les résultats du FDIC aux législatives de 1963 ont été assez timides. Il n'a pas réussi à récolter une majorité suffisante pour peser dans l'échiquier national. Après l'état d'exception de 1965, le Parlement a été dissout et le FDIC a fini par disparaître.
Ahmed Réda Guédira a occupé plusieurs postes ministériels, notamment celui des Affaires étrangères de 1963 à 1964. Un fauteuil qu'il quitta précipitamment, presque avec autant d'éclat qu'il l'occupa. Cette nouvelle démission a été provoquée par un projet de loi relatif à la création d'une Cour spéciale de Justice contre la corruption... Le débat a été soulevé par Guédira, il y a 40 ans. Cette juridiction sérieusement critiquée, aujourd'hui, l'a été au moment de sa création par Guédira. Pour lui, l'arsenal de lois existant était largement suffisant et cette cour spéciale ne pouvait en aucun cas jouer le rôle qu'il lui a été assaini.
Ahmed Réda Guédira a également participé à la rédaction, aux côtés notamment d'Allal El Fassi et Ahmed Ossman, de la Constitution de 1972, un tournant dans le droit constitutionnel marocain. On attribue à Guédira la paternité de l'alinéa de cette loi fondamentale qui interdit le parti unique au Maroc. Après une longue traversée du désert, et après avoir cumulé trois postes que jamais personne n'occupa: directeur général du Cabinet Royal, ministre de l'Intérieur et ministre de l'Agriculture, Ahmed Réda Guédira revient en tant que conseiller de Feu Hassan II. Guédira décida de mettre ses positions personnelles de côté pour se consacrer entièrement à son Roi. C'est ce qu'il fut avec brio jusqu'à son décès à l'âge de 73 ans.


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