Le bassin hydraulique du Souss-Massa, dans le sud-ouest du Maroc, présente un taux de remplissage global de 20,2 %, selon les dernières données publiées par l'Agence du bassin hydraulique Souss-Massa (ABHSM) à 08 h 00 jeudi 23 mai. Malgré la faiblesse des apports enregistrés ces dernières vingt-quatre heures (0,029 Mm3), la situation demeure contrastée entre les différents ouvrages de retenue. Le barrage de Youssef Ben Tachfine, le plus capacitaire de la région (298,2 Mm3), affiche un niveau de stockage de 42,874 Mm3, soit 14,4 % de son volume maximal. Ce faible taux le situe bien en deçà de son potentiel hydraulique, reflétant les pressions croissantes exercées par les prélèvements agricoles et l'irrégularité des précipitations. À l'inverse, le barrage d'Aoulouz (89 Mm3) se distingue par un remplissage notable de 51,6 %, équivalant à 45,948 Mm3. L'ouvrage constitue une pièce maîtresse dans l'alimentation des périmètres irrigués de la vallée du Souss. Le barrage Prince Moulay Abdellah, pour sa part, enregistre un taux de 45,1 %, avec 40,898 Mm3 mobilisés sur une capacité de 90,6 Mm3. En revanche, la situation reste préoccupante au niveau du barrage Abdelmoumen, qui ne recèle que 5,831 Mm3 sur un potentiel de 198,4 Mm3, soit à peine 2,9 % de remplissage. Un tel niveau, très en retrait, pourrait compromettre les usages domestiques et agricoles dans les zones qu'il dessert, en particulier dans le Haouz occidental. Le barrage de Sidi Abdellah, quoique modeste (10,37 Mm3), présente un niveau de stockage relativement élevé de 70,5 %. Le petit barrage de Dkhila, d'une capacité symbolique de 0,2 Mm3, est quant à lui rempli à 58 %. L'ensemble des autres infrastructures — Mokhtar Soussi, Imi El Kheng, Ahl Souss — affichent des taux oscillant entre 10,6 % et 18 %. La réserve cumulée des dix barrages que compte la région s'élève désormais à 149,422 Mm3, bien en dessous des seuils requis pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable et soutenir l'activité agricole à l'approche de la saison estivale. Comme le rappelle l'ABHSM, «la gestion économe de la ressource demeure impérative dans un contexte de raréfaction structurelle de l'eau.»