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Le Parti marocain libéral reconduit Isaac Charia à sa tête et réclame la démission du gouvernement Akhannouch qui «a perdu toute légitimité politique et morale»
Le cinquième congrès national du parti marocain libéral (PML), tenu du 3 au 6 octobre à Bouznika, s'est conclu sur un double message politique : l'élection d'Isaac Charia au poste de secrétaire général et la demande explicite de démission du gouvernement conduit par Aziz Akhannouch. Trois jours de débats intenses ont marqué cette réunion, placée sous le signe de la refondation et de la contestation sociale. Les travaux, qualifiés d'«fervents» par le communiqué final, ont réuni des centaines de délégués venus de tout le Royaume. Le parti affirme que le congrès a été «une étape organisationnelle exemplaire», symbolisant «un modèle de transparence et de démocratie interne». Le scrutin s'est déroulé à bulletin secret et le dépouillement a été diffusé en direct sur les réseaux sociaux, une pratique que la direction du PML présente comme une marque de sa volonté de rupture avec les usages partisans traditionnels. Cinquième congrès national du parti marocain libéral (PML), tenu du 3 au 6 octobre à Bouznika. Source : le PML Elu à la majorité absolue, Isaac Charia a vu sa reconduction saluée par la présidente du conseil national, Ghizlane Hammouch, qui a évoqué «une transition apaisée, fondée sur la légitimité du vote et la confiance des militants». M. Charia a, pour sa part, promis de «redonner une voix crédible au libéralisme marocain en faveur des libertés publiques et de la justice sociale». Une charge virulente contre le gouvernement Au-delà du renouvellement de ses instances, le congrès du PML a pris la forme d'une tribune d'opposition frontale au gouvernement Akhannouch. Dans sa motion politique, le parti a dénoncé «l'échec patent du pouvoir exécutif à répondre aux attentes sociales urgentes» et appelé à «la démission immédiate du gouvernement», estimant que celui-ci «a perdu toute légitimité politique et morale face à la détresse de larges pans de la population». Les délégués ont mis en cause la gestion économique du pays, qu'ils qualifient de «confisquée par des intérêts étroits et déconnectés des réalités sociales», tout en critiquant la montée du coût de la vie et la précarisation des classes moyennes. Le congrès a également évoqué la «dégradation du climat des libertés individuelles», appelant à «une révision profonde du modèle de gouvernance et de la pratique politique». Hommage au roi Mohammed VI et appel à un sursaut national Dans son allocution de clôture, M. Charia a exprimé la «fidélité indéfectible du parti au roi Mohammed VI», soulignant que «le Maroc ne peut se redresser sans la cohésion de ses institutions légitimes et la fidélité à l'esprit de la monarchie constitutionnelle». Tout en se réclamant d'un libéralisme social, il a appelé à un «sursaut citoyen» et à la «renaissance d'un engagement politique sincère, à la hauteur des sacrifices du peuple marocain». Le parti œuvre désormais à structurer une opposition parlementaire plus active, en fédérant, selon ses termes, «les forces patriotiques attachées à la probité et à la dignité nationale». Le congrès de Bouznika, selon plusieurs observateurs présents, a marqué une tentative du PML de se repositionner sur la scène politique nationale après des années d'effacement. En misant sur une rhétorique de transparence, de rigueur morale et de patriotisme, la nouvelle direction cherche à faire du parti un instrument de régénération politique face à une classe dirigeante qu'elle juge «épuisée et déconnectée du réel».