Mezzour : le Maroc accélère sa montée en puissance industrielle

En lançant la construction d'un complexe dédié à la production complète de moteurs d'avions, le Maroc franchit une étape industrielle majeure. Ce projet incarne la montée en puissance du « Made in Morocco » comme symbole de compétitivité, de qualité et de souveraineté industrielle, a souligné lundi le ministre de l'Industrie et du Commerce.
La 3e édition de la Journée nationale de l'Industrie a ouvert ses portes ce lundi à Rabat, donnant le coup d'envoi à trois jours d'échanges et de réflexion autour du futur industriel du Royaume. Initiée par le ministère de l'Industrie et du Commerce en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), cette rencontre réunit les principaux acteurs institutionnels, économiques et industriels du pays, tous mobilisés autour d'une même ambition : faire du « Made in Morocco » non seulement une signature de qualité, mais un véritable moteur de développement territorial et de souveraineté économique.
Intervenant lors de cet événement, Mezzour a rappelé que le lancement des travaux du futur complexe de moteurs d'avions du groupe Safran marque un tournant dans la trajectoire industrielle du Royaume. Pour le ministre, il s'agit d'un jalon historique, à la fois économique, technologique et stratégique. « Le Maroc ne se limite plus à assembler les nacelles de moteurs, il produit désormais l'intégralité du réacteur, y compris les parties chaudes », a-t-il déclaré.
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Ce saut industriel, fruit de plus de deux décennies de politiques volontaristes, illustre la transformation profonde du tissu productif marocain, a affirmé le responsable. Portée par la vision royale, cette évolution repose sur trois piliers que Mezzour n'a pas manqué de rappeler, notamment la formation, les énergies renouvelables et le partenariat public-privé. Ensemble, ils ont permis de bâtir un modèle industriel reconnu, attractif et résilient.
Le complexe Safran, qui mobilise des savoir-faire de pointe, devrait à lui seul doubler les exportations du secteur aéronautique marocain, a-t-il noté. Un effet d'entraînement considérable pour une filière qui compte déjà parmi les plus dynamiques du pays, avec des exportations industrielles qui ont plus que doublé depuis 2021. Le ministre a fait savoir que 70% du capital industriel est désormais détenu par des investisseurs marocains, un signe clair de souveraineté économique.
Le thème retenu cette année pour la JNI, « Le Made in Morocco : gage de qualité, de compétitivité et levier de développement intégré des territoires », prend ici tout son sens. Pour accompagner cette dynamique, le label d'excellence « Made in Morocco » a été officiellement lancé. Développé par l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR), ce label repose sur une évaluation rigoureuse incluant analyse documentaire, inspection sur site et vérification du processus de production. Il distingue les produits présentant une valeur ajoutée locale d'au moins 40%, garantissant ainsi authenticité et traçabilité.
Le président de la CGEM, Chakib Alj, a salué cette nouvelle ère industrielle. Selon lui, le Maroc récolte aujourd'hui les fruits de 26 années de coopération étroite entre secteurs public et privé. « Nous entrons dans une phase où le Maroc ne se contente plus d'intégrer les chaînes de valeur mondiales, il y prend toute sa place en tant qu'acteur stratégique », a-t-il souligné.
La JNI 2025 a également été marquée par la signature de plusieurs conventions majeures, dont l'une entre le ministère de l'Industrie, celui de l'Investissement, la CGEM et l'IMANOR. Une autre a réuni le Département de la Communication, le ministère délégué au Budget et MarocPME. Ces accords visent à consolider la souveraineté industrielle, renforcer la synergie public-privé et soutenir la compétitivité du label national sur les marchés locaux et internationaux.