Le dernier numéro du Bulletin officiel du Royaume a apporté de nouveaux éclaircissements sur la réalisation du projet de la ligne à grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech, dont le lancement officiel a eu lieu en avril dernier. Ce vaste chantier ambitionne de renforcer l'offre ferroviaire nationale en prévision de la Coupe du monde 2030, que le Maroc coorganisera avec l'Espagne et le Portugal. Les textes officiels publiés à ce sujet portent sur les autorisations de cession de propriété de plusieurs parcelles de terrain nécessaires à la mise en œuvre du projet dans trois grandes régions : Rabat–Salé–Kénitra, Casablanca–Settat et Marrakech–Safi. Dans la région de Rabat–Salé–Kénitra, plus précisément au niveau de la préfecture de Skhirat, l'arrêté du ministre du Transport et de la Logistique n°2405 autorise la cession d'un ensemble de terrains situés entre les points kilométriques 60+658 et 61+248. Cette décision s'appuie sur le décret n°2.23.1019 publié en 2023, après consultation du ministère de l'Intérieur. Selon ce texte, trois parcelles sont concernées : la première est une terre nue non immatriculée, tandis que les deux autres sont des terrains agricoles grevés de charges foncières. Le droit d'expropriation relatif à ces propriétés a été délégué au directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF). La même opération concerne également une parcelle commune comprenant des biens immobiliers bâtis, située entre les points kilométriques 238+310 et 238+836, sur le territoire de l'arrondissement d'Agdal, à Rabat. Cette décision se fonde sur le dossier d'enquête administrative mené entre le 31 juillet et le 30 septembre de l'année écoulée au sein de la même circonscription. S'agissant de la région de Casablanca–Settat, un autre arrêté ministériel autorise la cession de terrains situés entre les points kilométriques 19+835 et 28+023, sur le territoire de la commune de Mohammedia. Cette mesure s'inscrit dans le même cadre, celui de l'extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech. L'arrêté ministériel n°2404.25 précise qu'il s'agit d'environ dix parcelles réparties entre des terrains nus et des biens immobiliers grevés d'hypothèques, de réserves et de contraintes juridiques. Là encore, le directeur général de l'ONCF a reçu délégation pour mener à bien les procédures d'expropriation nécessaires. Le même numéro du Bulletin officiel contient également un arrêté modifiant la décision antérieure n°1500.25, qui autorisait la cession de terrains indispensables à la construction de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, sur le tronçon compris entre les points kilométriques 543+489 et 553+016, au niveau de l'arrondissement de Guéliz, dans la cité ocre. Le 24 avril dernier, le roi Mohammed VI a procédé au lancement officiel des travaux de cette ligne ferroviaire, d'une longueur d'environ 430 kilomètres et dotée d'un budget global de 53 milliards de dirhams, « hors matériel roulant ». À cette occasion, Khalid Khairane, directeur du pôle des projets de la ligne à grande vitesse au sein de l'ONCF, avait déclaré que « les travaux seront réalisés conformément au calendrier fixé, afin que la ligne soit opérationnelle à temps pour la Coupe du monde de football 2030, un événement que le Royaume se prépare à accueillir conjointement avec l'Espagne et le Portugal ».