En signant, encore adolescent (19 ans) sa première œuvre littéraire avec la publication du recueil «Oiseaux sans ailes», le grand poète arabe et palestinien Mahmoud Darwich est incontestablement le plus jeune poète, du moins militant et engagé, de toute l'histoire des Lettres dans le monde. Il fut en tout cas de ceux qui sont parvenus à pourfendre l'oppresseur impérialo-sioniste et à bâtir une «Nation protégée par les anges» dans le cœur de tous ses concitoyens qui ont vécu les affres et enduré les pires souffrances de l'occupation coloniale, de la répression israélienne, de l'exil et des déportations dans une diaspora éclatée de par le monde. L'ancien membre du parti communiste israélien et journaliste fondateur de talent, est aussi l'une des rarissimes figures marquantes en l'honneur de laquelle ont été organisées des funérailles d'Etat et pour qui, un aussi grand nombre de chefs d'Etat, d'organisations internationales et de personnalités mondialement connues, ont tenu à rendre un vibrant hommage posthume. Le Maroc s'est associé, à l'initiative de l'Université Mohammed V – Agdal pilotée par son président Hafid Boutaleb et du Comité d'organisation dirigé par le poète marocain Mohamed Bennis, à tous les protagonistes de l'organisation de la Journée Mondiale du Poète, en produisant le mardi 7 octobre à la Faculté des Lettres de Rabat, une grande soirée poétique marquée, notamment, par la présentation des mémoires de fin d'études des étudiants dont les travaux portent sur le poète et un récital d'extraits de l'œuvre de Darwich. Cette initiative coïncide également avec la commémoration du 40ème jour du décès du poète qui s'est déroulée le lundi dernier à Ramallah en Cisjordanie. Une remarque, néanmoins : hormis les professeurs et étudiants accourus en grand nombre, le reste brillait par son absence. Ce qui contraste lourdement avec l'intérêt accru accordé par le Palais Royal qui a dépêché la ministre de la Culture Touria Jabrane à Ramallah pour donner lecture du Message Royal mettant en exergue les qualités du «Poète Noble» que fut et restera Mahmoud Darwich. ■