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Zahidi, le roman d'un fugitif
Publié dans Le temps le 09 - 02 - 2010


L'ancien PDG du CIH
en fuite prépare un livre témoignage. Explosif.
C'est un scénario de mauvais polar qui mine depuis près de 10 ans cet homme frêle de 75 ans, qui a décidé de fuir «la folle justice de son pays». Moulay Zine Zahidi, ingénieur de formation, patron historique de la Cosumar, l'entreprise sucrière aujourd'hui contrôlée par l'ONA, et plusieurs fois ministre sous Hassan II, aujourd'hui exilé forcé en Espagne, ne pensait pas finir sa carrière de commis du Makhzen comme fugitif professionnel, talonné par toutes les polices du royaume et vilipendé par des médias «qui n'ont jamais pris la peine de penser que je pouvais être innocent», répète-t-il à l'envie. Condamné par contumace à 10 ans de prison en 2007, il vient de voir sa peine doublée à l'issue d'un procès au long cours, dont il a décidé de se soustraire. En guise d'épilogue, il prépare aujourd'hui un livre sur son «calvaire», mais aussi sur «une carrière brisée par le silence coupable de ses pairs», confie l'un de ses proches.
Interventions en haut lieu
L'ouvrage qui devrait être édité cette année promet d'être aussi explosif que croustillant. Tout y sera dit : les dessous détaillés de l'affaire CIH, les liens interlopes de la banque avec le pouvoir, les promesses non tenues sur l'issue du procès et, bien entendu, les tractations secrètes pour éviter que le scandale dépasse la responsabilité des quelques lampistes «sacrifiés sur l'autel de la raison d'Etat».
Les faits remontent à 1994. Moulay Zine Zahidi, alors ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Privatisation sous Hassan II, est nommé président d'une banque semi-publique, le Crédit immobilier et hôtelier (CIH). Sa mission : nettoyer les comptes de cet établissement qui croule sous le poids de plus de 14 milliards de dirhams de créances impayées – pour la plupart nées de prêts accordés à des entrepreneurs proches du régime, afin de construire de nombreux complexes touristiques dans la région du nord. Eté 2000, la situation désastreuse du CIH se transforme en l'un des plus grands scandales financiers qu'a connu le Maroc.
Les ramifications de l'affaire sont complexes, tant les principaux bénéficiaires des largesses de la banque font partie du sérail opaque de l'ancien règne. Abderrahman Youssoufi, Premier ministre socialiste de l'entre-deux règnes, y voit une opportunité politique majeure pour asseoir la crédibilité de son gouvernement, dont le crédo est d'en finir avec les pratiques féodales du passé au moment où Driss Basri a encore des velléités à faire perdurer son pouvoir sécuritaire sous le roi Mohammed VI.
Une commission parlementaire est constituée pour enquêter sur la situation du CIH de 1985 jusqu'à l'an 2000. Ce sera la plus grande opération «mains propres» du Maroc, promet Youssoufi, galvanisé par son rôle de réformateur providentiel de la scène politique. Pour Zahidi, le Maroc expérimentait l'alternance. «Son gouvernement fraîchement nommé n'était pas vraiment au fait de la situation des institutions financières publiques comme le CIH, la CNCA, la BCP, la BNDE voire la CNSS. Pour ne parler que des banques, véritables vaches à lait du régime, elles ont d'abord été malmenées par un contexte de gouvernance économique désastreux. Prenez la CNCA, par exemple, alourdie par des investissements hasardeux alors que le pays traversait une période de dure sécheresse. Tout ce que l'on a fait c'est de condamner ce pauvre Haddaoui. Pour le CIH, l'Etat s'était engagé dans une politique volontariste de développement du secteur de l'immobilier et du tourisme à un coût faramineux. Or la crise, due en partie à la Guerre du Golfe, a coupé les ailes d'un CIH qu'on a voulu ‘développeur'. Au lieu d'endiguer les sources de son re-financement trop élevé et contraindre les bénéficiaires à plus de retenue et aux remboursements, on a jeté en pâture ses dirigeants».
Le 9 janvier 2001, la commission, présidée par Driss Lachgar, alors député USFP, rend sa copie : un rapport de plusieurs centaines de pages pour le moins accablant. Une cinquantaine de dossiers de crédit sur les 4.000 examinés pendant l'enquête révèlent une dilapidation à grande échelle, dont les auteurs sont pour la plupart connus des sphères du pouvoir politique. Zahidi est épinglé dans la plupart des chapitres du volumineux rapport. Pourtant, ce que retient de concret la commission contre l'ancien PDG et ex-ministre est pratiquement anecdotique en comparaison avec l'ampleur des pertes cumulées de la banque. La commission lui reprochera d'avoir dépensé quelques millions de dirhams en mobilier de bureau et pour le renouvellement de son parc automobile. Une broutille à côté des intérêts de retard et autres agios irrécupérables, évalués à près de 3 milliards DH, sans oublier les dossiers de crédit passés par pertes et profits sur «recommandation venue d'en haut», sans extinction finale de la dette et, surtout, gérés par ses prédécesseurs. Au déclenchement de l'affaire CIH, peu de temps après l'arrivée de l'Alternance, Moulay Zine Zahidi n'était déjà plus le patron de cette banque mise à genoux par des décennies de gabegie et une conjoncture économique désastreuse. Malmené par des élus qui se sont taillés, une fois devenus maîtres de l'Hémicycle, des habits Maccarthystes et des policiers vindicatifs à la sourde oreille, il décidera de tourner le dos à ses juges pour ne pas «finir comme un rat crevé dans les oubliettes du régime». Dans son livre à paraître, Zahidi devrait révéler que sa fuite a été «organisée» et que cet éloignement a fait l'objet «d'interventions en haut lieu». Déjà en 2002, puis en 2006, Zahidi avait levé en exclusivité dans les colonnes de l'hebdomadaire Le Journal, un pan du voile qui recouvre les dossiers «radioactifs» du CIH comme la chape de béton coulée sur Tchernobyl. Pour seule réponse du pouvoir, Le Journal fut convoqué et interrogé par la police. Depuis, le dossier du CIH, devenu plus que gênant pour la «nouvelle ère», a eu, il est vrai, le mérite d'accélérer la dissolution de la Cour spéciale de Justice, tribunal d'exception et machine d'abattage des récalcitrants. Mais sur le cas Zahidi, l'oubli est de mise de la part de ceux, si nombreux dans les cénacles des pouvoirs publics, qui en connaissent les vrais ressorts. De renvoi en renvoi, il s'est, au fil des ans, délité dans les limbes d'une justice qui a fini par le refermer à jamais par une condamnation expéditive par contumace… L'affaire qui été portée devant la justice a simplement conclu à des détournements, à la dilapidation de deniers publics, au faux et usage de faux en écriture bancaire, sans jamais oser faire état de ses aspects politiques. Zahidi, qui avait évoqué et produit des documents gênants lors de ses auditions par les députés avait très vite constaté que l'implication des pouvoirs publics allait être escamotée. «Tout était orienté. C'était pire que tout, une vraie meute pour me lyncher.Ils posaient les questions et apportaient leurs propres réponses populistes», lâchera Zahidi. Au final, 18 prévenus ont été poursuivis, dont Abdelhak Benkirane, ex-directeur général de l'établissement. Deux anciens hauts cadres du CIH faisaient aussi partie du lot des accusés. Il s'agit de feu Othman Slimani, PDG de 1979 à 1993, et bien entendu de Moulay Zine Zahidi, qui l'a remplacé jusqu'en 1998.
Une vie de proscrit
Zahidi quitte le pays en 2001, constatant que l'octroi à profusion des prêts astronomiques à des entrepreneurs non solvables lui était en grande partie imputée. «J'ai vite constaté que tout ce que j'avais à dire était sciemment mal interprété. J'étais venu dire l'entière vérité, la situation réelle du CIH, la manière dont les crédits avaient été octroyés. Contrairement à ce qu'ils voulaient comprendre, ce n'est pas le président qui a la faculté régalienne de distribuer des crédits aussi imposants que ceux qui avaient été accordés à la chaîne Salam, aux complexes du Nord, etc», explique-t-il.
Alors que certains de ses anciens collaborateurs sont appelés à comparaître devant la justice, lui opte pour l'exil en Espagne, pays dont il détient d'ailleurs la nationalité (via sa seconde épouse). Depuis, Zahidi mène une vie de proscrit car il aurait, comme il l'a souvent confié à ses proches, peur pour sa sécurité. «Il n'invite quasiment personne chez lui, de peur qu'on sache où il habite. Il vous appelle toujours d'une cabine téléphonique plutôt que de son portable», rapporte ce journaliste qui a réussi à lui arracher un rendez-vous fugace dans un hôtel au Portugal, où sa belle-famille l'accueille souvent. De son exil espagnol, Zahidi, très diminué physiquement, n'a jamais cessé de clamer son innocence. «Je ne faisais qu'appliquer des consignes venues d'en haut», a-t-il toujours déclaré. Et pour le prouver, il n'hésite pas à faire dans la menace, prétendant détenir des documents compromettants pour des proches du Pouvoir. Les révélations que promet de nouveau Zahidi dans son livre n'ont jamais pu être consignées dans les rapports de la Commission parlementaire du socialiste Driss Lachgar, de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) chargée de l'enquête, ou de celui de l'Inspection générale des finances (IGF). La raison en est «infiniment politique».
Un livre pour tout dire
Ce qu'il devrait dévoiler mènerait tout droit au cœur des sanctuaires du Pouvoir. «Cette affaire a pris une tournure plus que désagréable, qui ne sied pas à un Etat de droit. En fait, ce qu'il y a de plus choquant dans l'enquête parlementaire initiée sous le gouvernement Youssoufi, c'est l'amalgame voulu qui a été fait entre l'absence de remboursement de crédits octroyés avant mon mandat au CIH, à des privilégiés bénéficiant des largesses du pouvoir, et les enjeux politiques de l'époque, en faisant croire que les dirigeants de la banque se sont servis dans ses caisses», martèle-t-il.
En juillet 2007, au lendemain de sa première condamnation, dans une interview au quotidien espagnol El Mundo, Zahidi enfonçait le clou en attribuant directement la responsabilité de la banqueroute du CIH à des symboles forts de l'Etat marocain. Il dément alors «formellement vouloir attaquer le roi», comme le laissait entendre le journal madrilène. «J'ai trop de respect pour le roi du Maroc pour m'amuser à l'attaquer», avait-t-il affirmé, ajoutant que «cela ne me vient même pas à l'esprit». L'ancien PDG en voulait pour preuve son «passé» qui devrait témoigner de son «attachement à la famille royale». «Vous savez, la réputation de notre justice m'a devancé ici. J'ai été approché un temps par le Renseignement espagnol au plus fort de la crise entre le gouvernement Aznar et le Maroc à propos de l'ilôt Leïla. Ils voulaient que je leur parle de mon cas, mais j'ai refusé», révèle l'ex-banquier. Un épisode supplémentaire qui devrait figurer en bonne place dans son ouvrage. Pourtant, Zahidi s'était lâché à quelques commentaires peu amènes pour le régime : «Personne dans le pays ne peut ignorer un ordre du roi. Le Maroc n'est pas l'Espagne, ni la Grande-Bretagne», tout en regrettant «la corruption de la justice». «Ce n'est absolument un mystère pour personne. La Banque Mondiale l'a suffisamment souligné dans ses rapports. C'est une justice qui sert à régler des comptes avec des personnes comme moi, parce que je n'ai pas voulu être un corrompu», relève-t-il. «J'ai peur de l'injustice, d'être victime d'une grave injustice», confie-t-il aux médias. Dans un autre propos, il invoque des «raisons de santé» pour expliquer ce refus de rentrer au pays.
Concernant le trou de près 14 milliards DH, il l'explique par le refus de promoteurs immobiliers, comme Farouk Bennis, qu'il a présenté comme l'un des «protégés», de rembourser leurs créances : «Je me suis adressé à des gens très puissants qui ne voulaient pas rembourser l'argent du CIH». D'après Zahidi, ce n'est pas ainsi que l'a entendu la Commission parlementaire chargée d'enquêter sur le scandale financier. «Cette commission n'a pas dit la moitié de ce qui a été dit lors de mon audition et mon témoignage. «La manière dont le CIH fonctionnait n'intéressait personne, notamment les conditions qui m'ont amené à céder sur certaines affaires après arbitrage en haut lieu, notamment sur l'abandon d'intérêts en faveur de certains clients. Paradoxalement, ceci n'a pas été jugé important. La commission parlementaire comme la BNPJ d'ailleurs refusaient de consigner ce que je leur disais sur certains cas de personnes liées au Pouvoir». Et pour bien montrer qu'il se refuse toujours d'être «la tête de turc du régime», tous ces détails seront évoqués, dit-on dans son prochain livre…
Mohamed Yazami
L'affaire du CIH est un des scandales financiers les plus retentissants des dernières années.
Feu Abdellatif Filali
Il était Premier ministre du gouvernement technocrate de transition, avant l'arrivée de Youssoufi. Il a eu connaissance de tous les grands dossiers en souffrance avant le déclenchement de l'affaire CIH. Zahidi l'a informé régulièrement par écrit des affaires impliquant des dignitaires et des réunions se sont tenues dans ses quartiers pour tenter d'en apporter des solutions. À la veille de son départ, il a réexpédié au CIH toute la correspondance que lui avait envoyé Zahidi «pour ne pas être la proie d'une cabale de l'Alternance».
Driss Jettou
Il assurait dans le gouvernement Filali l'intérim aux Finances. Il a été poussé à la roue dans le conflit avec Accor. Selon Moulay Zine Zahidi, il n'a pas entériné le compromis proposé par le CIH. Ce dernier affirme aussi que le rôle passif de Driss Jettou a notamment provoqué son limogeage de la banque.
André Azoulay
Le conseiller royal était informé de la plupart des contentieux, essentiellement sur les affaires Palm-Dunes, KSA, Kabila et Accor. Il a été, selon Zahidi, une des courroies de transmission des ordres venus d'en haut, notamment sur le dossier des crédits contractés par Ahmed Snoussi.
Abdelkrim Bennani
Le secrétaire particulier de Hassan II a participé à un round de conciliation dans l'affaire Snoussi, au même titre qu'André Azoulay. Il a signifié explicitement à Zahidi «qu'on voulait une issue rapide au dossier».
Brahim Frej
Le Chambellan du roi Hassan II est notamment intervenu en faveur des frères Karrakchou dans leurs démêlés avec le CIH.
Feu Mohamed Bouzoubaâ
L'ancien ministre de la Justice était l'avocat de Farouk Bennis. Il a activement défendu les thèses de son client, alors que celui-çi était convaincu, selon Moulay Zine Zahidi, d'avoir détourné les crédits de la banque.
Mohammed Karim Lamrani
Il a tenté la conciliation avec Ahmed Osman sur l'affaire SCI Maria et s'est proposé de porter une lettre explicative de Zahidi au roi sur l'ensemble des grandes affaires du CIH au moment où la Commission parlementaire et la BNPJ avaient rendus leurs rapports.
Général Abdelhak Kadiri
Alors puissant patron du contre-espionnage (DGED), il a contacté Zahidi, au plus fort du conflit qui opposait la banque à Farouk Bennis, pour lui signifier qu'il ne devait en aucun cas porter ombrage à l'associé de Bennis, Cheikh Kamal Adham, son homologue saoudien. Zahidi affirme lui avoir transmis une fiche sur l'affaire, mais n'a reçu aucune réponse.
Ahmed Osman
Il était le «sleeping partner» de Saïd Lakhdar dans l'affaire SCI Maria. Zahidi l'accuse de n'avoir pas honoré son engagement de résoudre cet imbroglio financier et de l'avoir «entourloupé» en effaçant sa créance par des traites en bois, tirées sur les Karrakchou. La justice a donné raison à Osman, faisant fi des clauses du contrat signées avec le CIH.
Omar Azziman
Ministre de la Justice au plus fort de l'affaire. L'actuel cheville ouvrière du projet de régionalisation était réticent à ce que le gouvernement Youssoufi «réveille le monstre du CIH». Il a finalement suivi à la lettre les recommandations de la Commission Lachgar et les conclusions de l'enquête de la BNPJ.
Ahmed Seqat
Gouverneur de Bank Al-Maghrib à l'époque des faits. Il a, selon Zahidi, fermé les yeux sur la situation dramatique du CIH. Il a, notamment avec M'Fadel Lahlou, ex-patron de la CDG, entériné en 1994 la distribution de dividendes fictifs de la banque, malgré un audit sans équivoque du cabinet Ernst & Young.
Driss Lachgar
Figure emblématique de la Commission parlementaire chargée d'enquêter sur « la dilapidation des biens publics au CIH », le tout nouveau ministre des relations avec le Parlement a mené les auditions à huis-clos de Zahidi au Parlement. Sa commission n'a pas jugé nécessaire de consigner dans son rapport les dires de Zahidi sur les accointances de hauts dignitaires du régime dans les grands contentieux de la banque, ni de relever les mécanismes d'octroi et de remboursement des crédits. Son rapport, édulcoré, s'est concentré sur le train de vie du président du CIH et quelques affaires connexes mineures.


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