Il est des mots qui traversent les années sans jamais perdre de leur éclat. Des vérités qui échappent à l'usure du temps, parce qu'elles portent en elles l'élan du futur. En cette journée où le Maroc célèbre sa jeunesse, il ne s'agit pas simplement d'un moment commémoratif. C'est un pacte réaffirmé : celui d'un Royaume envers ses générations montantes, celui d'un Roi envers l'avenir de sa Nation. Depuis vingt-six ans, un fil rouge tisse les discours majeurs de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La jeunesse marocaine n'est pas une simple promesse pour demain, elle est la force agissante d'aujourd'hui, le cœur battant du pays, sa conscience vive, son moteur silencieux mais puissant. Elle irrigue les villes comme les campagnes, insuffle l'audace aux projets, alimente les rêves collectifs. Mais derrière cette Vision Royale limpide, une question s'impose avec acuité : que faisons-nous réellement pour que ce génie, reconnu et salué, reste au service de la Nation ? Car s'il est une mission que le Souverain a confiée à cette jeunesse, c'est bien celle de bâtir un Maroc fort, équitable et rayonnant. Une mission accompagnée d'une promesse : celle d'un pays qui croit en elle, qui la porte et l'élève. Une vision politique qui place la jeunesse au centre de la Nation Dès les premiers jours de son règne, le cap était donné. Le Roi Mohammed VI n'a pas simplement fait de la jeunesse une priorité mais Il en a fait le fondement même du projet national, le socle sur lequel devait reposer la modernisation du Maroc. Ni électorat passager, ni segment marginal, la jeunesse est, pour le Souverain, la matrice de l'avenir, le levier de la transformation, la clef de voûte de la prospérité. Lire aussi : Mohammed VI : La révolution silencieuse Dans ses discours fondateurs comme dans ses messages les plus récents, une ligne claire traverse le temps : former des esprits libres, compétents et engagés ; libérer l'énergie créatrice par l'entrepreneuriat ; inscrire les jeunes dans toutes les politiques de développement humain. Ce n'est pas un vœu pieux, mais une stratégie. Une vision articulée, cohérente, portée par une phrase qui revient comme un leitmotiv : « Jeunes du Maroc, vous êtes la vraie richesse de la Nation. » (Discours à la Nation, 20 août 2012) Ce fil rouge Royal dépasse le cadre de la rhétorique. Il dessine un projet de société ambitieux, qui mise sur l'intelligence, l'audace et l'identité de ses jeunes pour projeter le pays dans l'avenir. Réformes éducatives, politiques d'inclusion, encouragement à l'innovation, soutien à l'entrepreneuriat … toutes convergent vers un même horizon. Il ne s'agit pas de gérer une catégorie d'âge, mais de construire une Nation capable d'avancer avec sa jeunesse, et non à côté d'elle. L'enjeu dépasse le champ social. Il est politique, au sens le plus noble du terme, car poser la jeunesse au cœur du projet national, c'est répondre à une question fondatrice : quelle société voulons-nous léguer ? Et la réponse Royale est claire : un Maroc porté par des générations conscientes de leur rôle, enracinées dans leurs valeurs, audacieuses dans leurs ambitions. Une force économique et un levier de compétitivité La Fête de la Jeunesse célèbre une évidence : les jeunes sont aujourd'hui le cœur battant de l'économie marocaine. Dans tout le Maroc, ils innovent, lancent des start-up, exportent du savoir-faire, notamment dans les secteurs de l'automobile, du digital et des industries créatives. Leur dynamisme attire les capitaux étrangers et positionne le Maroc comme un hub régional. Mais cette force ne se limite pas à l'intérieur des frontières. Portés par la vision de coopération Sud-Sud chère à Sa Majesté, les jeunes entrepreneurs, chercheurs et ingénieurs marocains incarnent une diplomatie économique agile, audacieuse, connectée au continent africain. La jeunesse marocaine n'est pas un vent qui balaie le passé. Elle est cette force qui relie le Maroc éternel et le Maroc à venir. En elle s'écrit une identité fière de ses racines, mais ouverte sur l'universel. C'est ce trait d'union qui donne au Royaume sa singularité : une modernité enracinée, une tradition tournée vers l'avenir. Dans un monde où l'innovation prime sur les ressources, le véritable avantage du Maroc, c'est sa jeunesse. Encore faut-il lui offrir des conditions à la hauteur de son potentiel. Car derrière l'élan économique, le défi social reste entier. Le chômage des jeunes demeure un point noir. L'ambition ne pourra porter ses fruits que si chaque jeune Marocain, où qu'il vive, a une chance réelle de participer à l'essor du pays. En 2018, Mohammed VI exprimait son inquiétude face au chômage des jeunes, qu'il qualifiait de « vrai sujet de consternation ». La diplomatie de demain a déjà un visage : celui de la jeunesse Dans son discours du Trône 2023, Sa Majesté le Roi Mohammed VI saluait « le génie marocain » et appelait la jeunesse à « redoubler d'inventivité et de créativité ». Une reconnaissance claire, fondée sur des faits tangibles. Des ingénieurs marocains participent aux missions spatiales, des chercheurs signent des percées médicales dans nos universités, des start-up innovantes attirent les investisseurs étrangers, tandis que de jeunes créateurs dans la mode, la musique ou le cinéma imposent leur empreinte sur la scène internationale. Ce dynamisme, loin d'être anecdotique, est devenu un outil d'influence. Sur les réseaux sociaux, dans les grands rendez-vous culturels ou scientifiques, la jeunesse marocaine donne au Royaume une image de modernité, de confiance et d'ouverture. Elle façonne une diplomatie informelle qui complète l'action institutionnelle, celle d'un Maroc inspirant, audible, respecté. Dans la Vision Royale, cette jeunesse ne se limite pas à une force vive intérieure. Elle devient un relais stratégique sur les scènes africaines, arabes et internationales. Dans les universités, les laboratoires, les forums ou les projets de co-développement, les jeunes Marocains incarnent un pays stable, tourné vers la coopération, profondément enraciné dans l'Afrique et engagé dans le dialogue Sud-Sud. Ils sont les porteurs d'un modèle voulu par le Souverain : un Maroc qui mise sur sa jeunesse pour incarner son ambition régionale. Plus qu'une politique étrangère, c'est un choix de civilisation. En faire des ambassadeurs du génie national, des bâtisseurs de ponts culturels, économiques et humains : voilà le pari. Mais pour que cette Vision se traduise en impact durable, il faut que les institutions soient à la hauteur de l'ambition Royale. L'influence se mérite, elle suppose un écosystème de soutien, une valorisation réelle des talents, des conditions à la mesure des promesses. Car cette jeunesse est prête. Encore faut-il que le pays lui donne les moyens de rayonner. Un enjeu stratégique pour l'Etat Et pourtant... Combien de ces talents brillants demeurent réellement au Maroc ? Trop souvent, leur avenir se dessine ailleurs. Chaque année, des milliers d'ingénieurs, médecins ou chercheurs, formés ici, aux frais de l'Etat, s'envolent vers l'Europe, le Canada ou les Etats-Unis. Non par défiance, mais par défaut d'horizon. Car, en dépit d'une Vision Royale claire et ambitieuse, les politiques de valorisation du capital humain restent inabouties, éparses, parfois absentes. Le Roi l'a rappelé à maintes reprises : l'enjeu ne réside pas dans l'élaboration de projets, mais dans leur concrétisation rigoureuse. Tant que le pays n'offrira pas à ses meilleurs éléments les conditions de rester, il continuera d'exporter ce qu'il a de plus précieux. Et ce que d'autres accueillent avec gratitude, nous le laissons partir sans résistance. Le génie marocain est là. Il est reconnu, encouragé, célébré. Mais il ne peut se contenter d'éloges, il a besoin de perspectives, de structures solides, de leviers concrets. Offrir des écosystèmes dignes de leur potentiel, créer des conditions de travail stimulantes, garantir des carrières à la hauteur de leur excellence, voilà le vrai test de notre engagement. Comme l'a souligné le Roi Mohammed VI : « Ces projets portent témoignage du génie marocain et attestent la confiance placée dans les capacités intrinsèques de nos jeunes. » (Discours du Trône, 29 juillet 2023) Le Souverain ne cesse d'alerter. Les idées sont là, les compétences aussi mais ce qui fait défaut, c'est la volonté politique de les retenir, de les faire grandir ici, au service de la souveraineté nationale. Le défi n'est plus d'identifier le talent, mais d'éviter qu'il ne devienne une richesse pour d'autres. Dans un contexte où la jeunesse marocaine peut et doit devenir un levier d'influence régionale, ce manque de suivi n'est plus simplement un enjeu social, il devient stratégique. Car perdre ses cerveaux, c'est affaiblir sa souveraineté. Les laisser partir, c'est renoncer à une partie de son avenir. La Vision est claire et elle appelle une mobilisation collective. Comme l'a souvent dit le Souverain, ce n'est pas la stratégie qui manque, c'est l'exécution. Donner corps à cette ambition suppose une gouvernance exemplaire, un suivi permanent et une action cohérente à tous les niveaux. Il est temps d'en faire un serment national : croire en notre jeunesse et lui permettre de croire en son pays. En l'inscrivant au cœur des réformes, Sa Majesté a tracé une direction et tendu une main. À nous, désormais, de la saisir. Car cette Fête de la Jeunesse est bien plus qu'un moment de célébration, elle est un rendez-vous avec notre propre responsabilité. Une génération au service de la Nation. Un Roi au service de son peuple. Et un avenir qui, déjà, lève le voile sur un Maroc confiant, jeune, rayonnant. Oui, en ce 21 août, une vérité s'impose avec force : l'avenir du Royaume a un visage, c'est celui de sa jeunesse. Et dans ce visage se dessine, avec clarté et espoir, le Maroc de demain.