Abdelilah Benkirane s'oppose fermement à l'article 2 du projet de loi organique n° 04.21, qui modifie et complète la loi organique n° 27.11 relative à la Chambre des représentants, récemment adopté par le gouvernement Akhannouch. Le secrétaire général du PJD critique particulièrement la disposition prévoyant «une peine d'emprisonnement de deux à cinq ans, assortie d'une amende de 50 000 à 100 000 dirhams, pour toute personne ayant publié, diffusé, transmis ou distribué, par quelque moyen que ce soit, des rumeurs ou de fausses informations visant à semer le doute sur la crédibilité et la transparence des élections». «Le ministère de l'Intérieur ne peut pas nous interdire de douter des résultats des élections», a déclaré Benkirane dans une vidéo publiée ce mercredi sur les réseaux sociaux. «Ce n'est pas cela la démocratie. J'ai le droit de douter, et personne n'a le droit de m'en empêcher. Museler les gens de cette manière n'a pas sa place dans le royaume de Mohammed VI et n'est pas digne du Maroc de 2025 et 2026», a-t-il ajouté. L'ancien chef du gouvernement a rappelé que plusieurs partis politiques avaient déjà exprimé des doutes quant aux résultats électoraux au Maroc. «Nous avons émis les mêmes réserves en 2021, mais pas en 2002, 2007, 2011 ni en 2016», a-t-il précisé. Benkirane a conclu son intervention en exhortant le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, à revoir la disposition prévoyant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement dans l'article 2 du projet de loi organique n° 04.21. Le texte devrait être présenté, lundi, à la Chambre des représentants. Le secrétaire général de la Fédération de Gauche, Abdeslam El Aziz, partage cette même position. Pour mémoire, le ministère de l'Intérieur avait poursuivi en 2015 l'ancien député du Parti de l'Istiqlal, Abdellah Bekkali, pour avoir dénoncé dans un article l'achat de voix lors des élections communales et régionales du 4 septembre 2015.